
Les cahiers de Nijinski : le monologue vacillant d’un faune solitaire
Par Florence Gopikian Yérémian – bscnews.fr/ Les cahiers de Nijinski ont été écrits au lendemain de la première guerre mondiale. Tandis qu’il séjourne en Suisse avec sa femme et sa fille, ce Dieu des Ballets Russes sent irrémédiablement la folie le guetter. Arrêtant la danse définitivement, il sait déjà qu’il est sur le point de sombrer peu à peu dans un monde d’angoisses et d’hallucinations. Alors qu’il n’a pas encore trente ans, il fait preuve d’un dernier regard de lucidité et rédige en cachette un journal dans lequel il déverse abruptement toute sa souffrance intime. Cette rédemption, écrite d’un seul jet, nerveux et tourmenté, marquera la fin de sa trajectoire. Telle une comète solitaire et schizophrène, Nijinski sera interné dans un asile de fous jusqu’à sa mort, en 1950.