Roméo et Juliette : Le mythe des amoureux maudits n’a pas pris une ride

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Ah! Roméo et Juliette! Le mythe éternel des enfants maudits! A-t-il toujours autant de prise sur nos coeurs? C’est ce qu’a voulu tester Luca Franceschi avec sa compagnie du Teatro dell’improvviso.

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Choisissant un plateau sans décor si ce n’est quelques tabourets de hauteurs diverses et un rideau de scène de velours pour permettre aux comédiens de se changer, il nous donne à voir sans fioriture une pièce et ses coulisses, c’est à dire que les comédiens ne quittent jamais le plateau, même lorsque la réplique concerne les autres et ils s’improvisent tour à tour régisseurs de lumière et de son, spectateurs, murs porteurs…et la magie, le croirez-vous, s’installe pourtant naturellement. Shakespeare n’y est pas pour rien, assurément, et sa langue profondément humaine et poétique est déjà à elle seule une vedette à écouter. Les sept comédiens qui portent à bout de bras cette tragi-comédie ne manquent pas de talent non plus ! Eglantine Jouve et Nicolas Violin incarnent avec justesse des amoureux frais et frissonnant dans l’aube ( les transports coupent parfois cependant le sifflet du moineau Montaigu et même si l’on est sous le charme du jeune homme,il ne faut pas perdre d’oreille que ses mots caressent autant que ses yeux….), on apprécie les pitreries du tordant Angelo Crotti qui endosse le costume de nourrice mais aussi celui du Comte Paris avec beaucoup de poigne et d’espièglerie, Nathalie Robert et Jean-Serge Dunet s’avèrent un duo de moines fort amusant qui ajoute – par leur bonhommie et leur complicité – à la dimension protectrice du lieu saint où se réfugient les amants interdits. La troupe dell’improvviso nous fait assister à des joutes d’escrime et notre coeur s’emballe, à une fête colorée qui bat son plein chez les Capulet et dans laquelle, derrière les masques, les ennemis trinquent de bon coeur et les langues se délient…

Si quelques maladresses de diction demeurent encore dans ce spectacle naissant, on n’y perçoit aucune note de mauvais goût et l’on pressent que cette pièce a tous les ingrédients ( du choix de sa musique et de ses chants en passant par les jeux de lumière d’une simplicité émouvante et de la distribution jusqu’aux costumes ) pour s’affirmer en belle aventure théâtrale. La scène du balcon est ainsi tout simplement ravissante, on vous la laisse découvrir avec plaisir! L’ensemble, assurément, mérite d’être joué encore et encore pour s’affermir, éliminer les quelques longueurs qui traînent, gommer l’impatience et la fougue un rien trop zélée de certains élans et offrir un feu d’artifice d’émotions que les costumes superbes de Sûan Czepczynski ceignent d’une touche onirique fort appréciable! Foncez! L’Italie et Vérone percent dans les accents de certains, dans le romantisme des autres et la drôlerie garde un oeil bienveillant sur le tout!

Compagnia dell’improvviso
Interprète(s) : Eglantine Jouve, Nathalie Robert, Nicolas Violin, Angelo Crotti, Jean-Serge Dunet, Serge Ayala, Luca Franceschi
Adaptation et Mise en scène : Luca Franceschi
Costumes : Sûan Czepczynski
Administration : Angelique Zanotti
Musique : Trio Zéphyr

Crédit-photo: Anne-Lise Ourmières

Dates des représentation:

– Du 7 au 28 juillet 2012 au Festival d’Avignon Off à 22h15 au Théâtre Golovine. Durée: 1h30

– Le 13 octobre 2012 au Grau du Roi – Espace Jean Pierre Cassel ( 30240)

En 2013:

– Le 19 avril 2013 au 7ème Festival de Tréteaux à Cergy-Pontoise (95)

– sam 1er juin 2013 20h30 Festival organisé par La Grange Théâtre à Lachaussée (55)

– Le 15 juin 2013 au Festival Molière dans tous ses éclats – Pézenas.

– Le 8 juillet 2013: Festival côté cour à Salon de Provence
– Festival Avignon OFF 2013 au Théâtre La Luna du 6 au 31 juillet – à 21h05 salle 1

– le 3 août 2013 à St Jean d’Angely (17)

– le 4 ou le 6 août 2013 au Festival de Gissac (12)
– les 30 et 31 août 2013 au Festival à Aniane (34)

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