Occident : l’amour est-il encore possible en Enfer?

par
Partagez l'article !

Par Julie Cadilhac – bscnews.fr / Un couple et leurs disputes nocturnes lorsque l’homme rentre de ses soirées avinées. Un rituel – à la vie à la mort – étouffant auquel aucun des deux ne semble renoncer.

Partagez l'article !

Des dialogues tranchants où le sadomasochisme règne avec noirceur, où l’humanité disparaît derrière la haine de l’Autre qui est née peu à peu dans la lie des habitudes. Des paroles qui frappent comme des coups de poing et l’on craint constamment que la réponse physique s’impose tant la fébrilité est pesante sur le plateau. Un homme comme un autre face à une femme comme une autre qui entretiennent l’Amour qui fait mal. Oui, peut-être que le mâle que Philippe Hottier incarne avec une énergie dévastatrice devient un « sale facho alcoolique et impuissant », qu’il est « raciste » et lâche et que ses injures jalouses et l’absurdité de ses raisonnements conditionnés par son taux d’imbibation d’alcool en font « le mec le plus sale « qu’on a jamais rencontré. Peut-être que sa compagne,aussi soumise qu’elle peut s’avérer provocatrice, remarquablement jouée par Stéphanie Marc , nous plonge dans l’incompréhension car il est difficile d’imaginer comment l’on peut supporter une situation pareille. Pourtant, au delà des mots blessants, des silences forcés et des explosions de colère, derrière les menaces de mort, on attend encore « je t’aime » et cette humanité qui perce, faible lumière dans la réalité sordide, réchauffe autant qu’elle effraie : c’est en effet une nourriture qui est jetée en pâture entre les amants et qui ne tiendra pas la nuit; une maigre consolation qui ne gomme pas les horreurs qui sont débitées auparavant mais qui soulage le temps d’un soupir.
N’imaginez pas qu’on se morfond sur son siège toutefois! Les mots de Rémi de Vos et la mise en scène de Dag Jeanneret permettent un sursaut salvateur, déclenchent le rire libérateur et le metteur en scène a su faire ressortir l’écriture convulsive du dramaturge , qui se nourrit d’éléments malaxés et de reprises entêtantes. Ce couple « monstrueux et comique » est à rencontrer ! Oui, derrière la trivialité du verbe surgissent des réalités brutales qui nous font froid dans le dos : la décrépitude du couple et l’adhésion progressive d’un homme à l’extrémisme….mais l’on est invité à cette peinture sociale par deux acteurs, formidables et pétris d’une énergie communicative , qui nous incitent à réfléchir sur nos médiocrités,nos renoncements et ce à quoi nous pouvons échapper avec une once d’humanité et de tolérance ….

Dates des représentations:

– Du 7 au 28 juillet 2012 . Occident au Théâtre des Halles à Avignon à 14h . Durée: 1h

– 6 janvier 2013 à l’Archipel, Parthenay
– Dimanche 19 mai 2013 – Festival V.O en Soissonnais – Soissons

-Les 24 et 25 janvier 2014 au Théâtre de l’Aire Libre à Saint Jacques de La Lande

– Le 6 février 2014 à 20h30 au Théâtre Jacques Coeur à Lattes ( 34)

– Les 19 et 20 février 2014 au Nouveau Relax à Chaumont

– 26,27, 28 et 1er mars 2014 au Théâtre Royal de Namur

– Du 5 mars au 6 avril 2014 à 21h au Théâtre du Rond-Point ( Paris) , Salle Roland Topor
– Les 10 et 11 avril 2014 à la Biennale des Ecritures du Réel à Marseille

– Le 18 avril 2014 à l’Espace Vergèze à Vergèze

Compagnie In situ
Interprète(s) : Philippe Hottier, Stéphanie Marc
Metteur en Scène : Dag Jeanneret
Créateur Lumières : Christian Pinaud
Scénographe / Costumes : Cécile Marc
Chargée de Diffusion : Elodie Couraud
Régisseur Général : Olivier Brugidou
Administratrice : Véronique Do Beloued
Assistante administration : Jocelyne Arbona

A lire aussi:

L’importance d’être Wilde : « les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais »

Les Liaisons dangereuses : une mise en scène à laquelle il faut succomber!

Commedia dell’arte : la compagnie dell’improvviso chez vous

Hôtel Palestine: entre mensonges d’Etat et états d’âme

L’Atrabilaire Amoureux à la sauce Cartoun Sardines

La mort et son asticot au Théâtre Jean Vilar

One day à la Bobitch: un clown qui mérite de faire du bruit!

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à