Gólgota Picnic : le théâtre de Rodrigo Garcia, une  » nouvelle expression de vivre »?

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Golgota Picnic présente la vision désenchantée d’une société occidentale individualiste et consumériste ; on y découvre la figure de Jésus au cours d’un pique-nique qui symbolise le dernier repas du monde d’aujourd’hui assaisonné d’images inspirées de l’iconographie chrétienne. La pièce, qui a déjà été jouée dans plusieurs pays, notamment en Allemagne, en Belgique, au Brésil ou aux Pays-Bas, avait provoqué une vague de protestation en France en 2011 et a été carrément annulée en Pologne cet été alors qu’elle était programmée pour le Malta Festival. Accusée de « blasphème » et de « christianophobie », Golgota Picnic a fait couler beaucoup d’encre. Au sortir du spectacle à Montpellier dans le tout nouveau Humain Trop Humain, on reconnaît que, de notre côté, malaise et perplexité se sont mêlés.

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Si nous avons entendu une grande partie du public applaudir chaleureusement cette œuvre follement baroque, nous avons vu aussi tous ceux qui ont salué poliment la présence des comédiens et se sont éclipsés songeurs. Aucun débordement en fin de compte : ni révolte intégriste, ni triomphe. Nous avions lu, avant de découvrir le spectacle, l’explication inspirée de Rodrigo Garcia à propos de cette oeuvre, véritable déchaînement de vulgarité et de réalités écœurantes qui sont laissées à absorber jusqu’à ce que le piano et les Sept dernières paroles du Christ sur la croix de Joseph Haydn viennent apaiser le plateau. En voici un extrait:  » Chaque pièce théâtrale est une nouvelle expression de vivre. Par  » vivre » j’entends beaucoup d’accidents, de souvenirs, mais aussi, des oublis, des faits que nous effaçons par peur ou par honte. Nous faisons des choses honteuses et jurons que nous n’avons jamais rien fait d’humiliant ; nous les supprimons intentionnellement de notre mémoire. Plus tard, elles réapparaissent déguisées dans les œuvres artistiques et nous ne nous rendons même pas compte que ces peurs et ces abjections sont là. C’est pourquoi la matière de l’artiste c’est l’expectation, la fragilité, et ses propres hontes avec et en dépit desquelles il doit agir …

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