Les confessions : un thriller déroutant au coeur du G8

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Par Mélina Hoffmann – Les responsables du G8 se retrouvent le temps d’un week-end dans un palace en bord de mer, en Allemagne, pour discuter d’un projet crucial qui pourrait avoir des répercussions dramatiques sur certains pays européens. Une rencontre secrète, à laquelle participent – aux côtés des ministres – trois invités : une romancière pour adolescents, une rock star et un moine italien.

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Ce dernier a été convoqué à la demande du directeur du FMI, le français Pascal Roché (Daniel Auteuil), afin de lui permettre de se confesser. Mais tout va basculer lorsque, le lendemain matin de sa confession, Roché est retrouvé mort dans sa chambre.
S’agit-il d’un suicide ou d’un assassinat ? Quelles informations potentiellement compromettantes le directeur du FMI a-t-il livrées au moine avant de mourir ? Quel impact aura cette disparition sur la suite des évènements ? Malgré la pression de plus en plus forte des autorités, le moine refuse de rompre le secret de la confession et donc de dévoiler quoi que ce soit de leurs échanges.

La politique, l’économie, la philosophie, l’humanisme et la religion se cotoîent ainsi, l’espace d’un week-end, dans un huit-clos où secrets, complots, crimes et doutes viennent donner à l’ensemble une atmosphère avec un petit quelque chose d’Agatha Christie.
Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le personnage du moine italien ne s’impose pas comme un moralisateur face aux économistes, même si leurs conceptions respectives de la vie s’opposent inévitablement.
En effet, ce sont les économistes eux-mêmes qui, au fur et à mesure du film, se laissent aller à reconnaître par petites touches le cynisme et le vide que dissimulent certains des concepts qu’ils manipulent en permanence. Et c’est finalement davantage par ses silences que le moine a le plus d’impact.

Les Confessions : un film à la fois déroutant et fascinant

Déroutant parce que Roberto Andò ne nous emmène jamais là où le spectateur s’attend à aller. Il pose des questions qui restent sans réponse, et il aborde l’histoire à la manière d’une fable dont la compréhension est loin d’être aussi évidente.
Fascinant parce que, à lui seul, l’acteur Toni Servillo donne une dimension absolument hypnotique au film. Que l’on comprenne ou non les nombreuses références culturelles et spirituelles, que l’on saisisse ou non la dimension métaphysique du film, et que l’on soit convaincu ou non par le scénario et l’angle sous lequel il est abordé, il est difficile de ne pas être captivé par le jeu magistral et un brin malicieux de l’acteur.

Si des flashbacks réguliers viennent distiller chaque fois quelques informations supplémentaires sur la fameuse nuit qui a mené Roché à la mort, le rythme du film n’en reste pas moins très lent et nous laisse un peu sur notre faim. L’ensemble a de quoi séduire, grâce à son casting notamment, mais l’excessive subtilité du scénario et les inombrables références culturelles rendent le film assez difficilement accessible.

Les Confessions
Un film de Roberto Andò
Avec : Toni Servillo, Daniel Auteuil, Connie Nielsen, Marie-Josée Croze, Pierfransesco Favino
Sortie en salle le 25 janvier 2017.

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