Cendrillon: Kenneth Branagh ressuscite magnifiquement le conte de Perrault

par
Partagez l'article !

Par Florence G.Yérémian –bscnews.fr/ Il était une fois une pauvre jeune fille nommée Cendrillon qui allait devenir la plus ravissante des princesses… Est-il bien nécessaire de vous raconter cette histoire? Chacun connait ici-bas cette belle légende, cependant avouons-le, personne ne semble s’en lasser… Il en va ainsi de Kenneth Branagh qui a choisi de faire d’Ella, la nouvelle Cinderella…

Partagez l'article !

Pour incarner sa charmante roturière, il a porté son dévolu sur l’actrice Lily James. Avec son nez en tire-bouchon et son large sourire de paysanne, cette Cendrillon possède un côté rustique qui la rend beaucoup plus réaliste que l’originale. Bien loin d’une poupée Barbie aux traits parfaits et inaccessibles, la comédienne britannique apporte beaucoup d’émotion et d’authenticité à l’ancien personnage animé de Disney. Certes elle joue un peu trop les nunuches bienveillantes mais cela répond au cliché traditionnel (et misogyne) de la pauvre fillette abandonnée qui finit par prendre sa revanche en devenant la favorite du grand prince…
Dans cette nouvelle version du conte, c’est cependant la marâtre qui vole la vedette à Cendrillon: superbement interprétée par Cate Blanchett, cette cruelle belle-mère est d’une séduction aussi arrogante que diabolique. Qu’il s’agisse de ses coiffures glamour, de ses chapeaux stylisés ou du raffinement de ses tenues, elle fait preuve d’une prestance et une allure folle qui la rendent ensorcelante. A ses côtés, ses deux filles Gavotte et Anastasia font piètre figure, quand au prince (Richard Madden de Game of Thrones) il dispose de magnifiques yeux bleus mais manque carrément d’audace et de lucidité pour enflammer les midinettes de notre époque.
Une heureuse surprise attend les fans d’Helena Bonham Carter: à mille lieux de la venimeuse Béllatrix d’Harry Potter, cette actrice caméléon apparait ici sous les traits amènes de la Bonne fée! Une irruption aussi angélique dénote un peu de son répertoire habituel mais chacun sait à quel point Helena adore se déguiser et s’aventurer dans tous les registres artistiques. Pour la bande son de ce film, elle a même accepté de pousser la chansonnette en interprétant le titre final : « Bibbidi Bobbidi Boo ».
Par delà la distribution, saluons également la beauté des paysages et des décors construits au sein des Pinewood Studios de Buckinghamshire: qu’il s’agisse de la demeure de Cendrillon ou des somptueuses salles du Palais royal, il émane de ces lieux une réelle élégance qui se confond parfaitement avec le virtuel. En tant que réalisateur issu de l’école britannique, Kenneth Branagh a su résister au débordement d’effets spéciaux « made in Hollywood »: sa citrouille géante se transforme bien en carrosse (excessivement rococo!) et ses petites souris deviennent de beaux chevaux blancs mais cela est fait sans excès et avec une délicatesse qui permet même aux adultes de croire en la magie.
Que dire enfin des costumes inventés par Sandy Powell? Face à une telle avalanche de robes, de redingotes et d’extravagantes crinolines, on ne peut qu’applaudir les costumières du film qui ont du épuiser leurs petites mains à pousser leurs aiguilles (sans même l’aide de souris!!). Concernant la fameuse robe de bal de Cendrillon, sa cloche vaporeuse possède une si grande quantité de tulle bleu que toutes les petites filles vont harceler leurs mères pour avoir la même! A l’inverse, la fine chaussure de vair de Perrault s’est définitivement transformée en un gros soulier de verre dont l’élégance laisse vraiment à désirer … Hormis ce détail, vous pouvez lancer les violons: le conte de fée de Kenneth Branagh est parfait.

Cendrillon? La magie Disney, c’est encore mieux à la sauce Branagh!

Cendrillon
Réalisé par Kenneth Branagh
Scénario de Chris Weitz
Avec : Lily James, Cate Blanchett, Richard Madden, Helena Bonham Carter, Derek Jacobi, Stellan Skarsgard, Nonso Anozie, Holliday Grainger, Hayley Atwell
Sortie nationale : le 27 mars 2015


Cendrillon
Cendrillon Bande-annonce (2) VF

A voir aussi:

Kingsman: une comédie d’action typically british!

Birdman : Michael Keaton joue magistralement les Icares sous les feux de la rampe

Hungry hearts : un film dérangeant de Saverio Costanzo

Bébé Tigre : le tumultueux parcours d’un ado clandestin

Le scandale Paradjanov: le tableau poétique d’un farfadet du 7eme Art

Loin des hommes : Quelque part, dans l’immensité de la vallée, un drame camusien

My two daddies : une réflexion émouvante sur l’homoparentalité

The Cut? Le réalisateur Fatih Akin brise l’omerta turque autour du génocide arménien

A Most Violent Yea­r : J.C Chandor déconstruit avec brio le mythe du gangster

Ceci est mon corps: le pèlerinage sexuel d’un curé de campagne

Laissez votre commentaire

Il vous reste

2 articles à lire

M'abonner à