Clôture de l’amour : une brillante performance dont vous ne sortirez pas indemne

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Par Mélina Hoffmann – bscnews.fr/ Ils sont deux. Ils se sont aimés. Ils se quittent, se déchirent avec rage, violence et passion, se livrent un combat sans merci et sans temps mort. L’amour n’est plus, ils ne s’épargnent rien.

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Dans une mise en scène originale, audacieuse et très contemporaine, ils peignent ce qu’il reste de leur couple. La rupture se joue, s’étire, passée au microscope tandis qu’ils monologuent chacun leur tour face à l’autre démuni. C’est d’abord lui qui, pendant une bonne trentaine de minutes, déverse son venin sur la jeune femme qui l’écoute sans mot dire, mais en le maudissant sans doute. Seuls la posture, le regard, ou encore les mots et dessins qu’elle peint sur les murs laissent deviner la douleur, la colère et la peur qui bouent à l’intérieur de cette dernière sous l’impact des mots qui disent le désamour. Puis, contre toute attente, les rôles s’inversent. La jeune femme – dont la finesse et l’authenticité du jeu sont saisissants – libère alors une force et un aplomb extraordinaires. Elle prend le dessus et n’hésite pas à resservir au jeune homme désabusé sa verve impitoyable.

C’est une pièce déstabilisante, surprenante et puissante, qui bouscule nos émotions. Si les trente premières minutes de monologue du jeune homme peuvent sembler longues et finissent par induire un sentiment de perplexité voire d’ennui, il se passe véritablement quelque chose dès lors que la jeune femme prend la parole et le pouvoir ! La pièce prend une soudaine impulsion et récupère notre attention la plus totale jusqu’à l’explosion finale.

Les quinze dernières minutes sont littéralement bouleversantes et vous prennent aux tripes. Dans un décor qui agonise, les mots sont crachés, expulsés avec une violence extraordinaire, telle une hémorragie qui vous laissera sans voix, sans souffle, les yeux humides. Dommage que la musique soit un peu trop forte et empêche parfois la bonne compréhension du texte.

Une brillante performance dont vous ne sortirez pas indemne.

Clôture de l’amour
De Pascal Rambert
Mise en scène : Régis Lionti, Margo Boch
Avec Margo Boch et Régis Lionti

A la Folie Théâtre.
Jusqu’au 21 mai.
Les vendredi et samedi à 21h.

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