La liste de Schindler

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La liste de Schindler, quand le noir et blanc devient, outre qu’un outil cinématographique, un outil indispensable à la mémoire de l’humanité.

Pour Steven Spielberg, ce film était plus qu’une œuvre cinématographique. Il lui semblait accomplir un véritable devoir de mémoire en réalisant l’adaptation du livre de Thomas Keneally : Schindler’s Ark.
Pour cela, il décide pour réaliser son film, d’utiliser sa vision des événements. Il fera un film en noir et blanc.

« Pratiquement tout ce que j’ai pu voir sur l’holocauste est en noir et blanc. Ainsi ma vision de l’holocauste reflète ce que j’ai vu dans les documentaires et les livres : des images austères et monochromes » déclare Spielberg.

Pour rester dans la continuité historique propre à sa vision de la Shoah, le noir et blanc apparaît pour Spielberg comme le seul moyen de traiter le sujet.
L’évidence du noir et blanc s’installe comme une volonté de ne pas « transformer » les faits.
Ce que nous avons vu de la Shoah, est en noir et blanc, son film doit s’installer dans cette continuité, le thème est sans doute trop grave pour « jouer » sur les images.
Ou le fait est que l’une des plus grandes tragédies de l’histoire de l’humanité ne peut se traiter comme un film classique, et que par son noir et blanc le réalisateur nous met face à une certaine vérité historique qui s’inscrirait dans la continuité des documentaires traitant du sujet.
Mais le film vit et de ce noir et blanc sortent des voix, des murmures, et le rendent vivant.
Des regards à vif feront naturellement sortir de l’aspect documentaire bien sûr, mais au fond toutes ces « animations » apportent au documentaire le rapprochement encore plus rapide entre le spectateur et le cauchemar.
Ce noir et blanc marque également une volonté quasi journalistique. Nous sommes face à des « archives » vivantes, comme si le noir et blanc n’avait pour autre but que de nous mettre face à l’horreur des événements, en ne s’adaptant pas au format couleur que nous connaissons aujourd’hui.
Le film nous emmène vers la passé encore un peu plus, pour aider le spectateur à lutter contre sa vision anachronique des faits ainsi que son désintérêt pour l’Histoire qui est peut-être l’un des principaux fléaux de l’avenir.

Nicolas Bodou

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