Une semaine sur deux d’Ivan Calbérac

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Une comédie décevante sur le divorce, vu par les yeux d’une adolescente, où l’on est plus impressionné par les personnages adultes que par celui de la jeune héroïne.

L’argument : Léa, douze ans, aurait aimé vivre dans une autre famille… Une famille où l’on ne se sépare pas, où l’on n’a pas deux maisons… une famille où sa mère la comprendrait mieux, où son père aurait un peu plus les pieds sur Terre et où son petit frère écolo ne lui reprocherait pas son temps passé sous la douche sous prétexte qu’il n’y aura bientôt plus d’eau sur la planète… Cette année-là, Léa entre en cinquième. Tandis que son père et sa mère tentent de reconstruire leur vie, elle va connaître son premier amour, celui qui bouscule les certitudes sur le monde, sur les parents, celui qui fait qu’on n’est plus jamais vraiment le même. Cette année-là, chacun va peu à peu retrouver son équilibre et s’ouvrir aux autres…

Notre avis : Les parents de Léa divorcent et c’est guidé par la voix de l’adolescente que nous suivons les péripéties de cette famille sur le déclin. La séparation étant présentée à travers les yeux d’une enfant, les raisons de la brouille sont à peine effleurées. Seules les conséquences et la nouvelle vie qui en découle importent.

Prenant un fait de société devenu courant – le divorce – Yvan Calbérac choisit de le montrer de manière non dramatique, sous le regard mi-triste, mi-sarcastique d’une enfant à la langue bien pendue. Le récit aurait pu être plaisant si, sous prétexte de vouloir « faire jeune », le discours n’était pas aussi familier durant les trois quarts du long-métrage. Le dernier quart surprend car l’adolescente développe un raisonnement pseudo-analytique sur sa situation familiale. On peut douter de la probabilité d’une telle acuité intellectuelle chez une jeune fille de douze ans qui, tout au long de l’œuvre, se préoccupe essentiellement de son petit copain et de la boum à venir. Bien qu’étant l’héroïne principale, on ne connaît quasiment rien de Léa et sa vie se résume à peu de choses – malheureusement bien superficielles. C’est pourquoi le récit traîne en longueur et que l’on observe ce qui se passe sans jamais se sentir concerné. La caméra répète inlassablement les mêmes mouvements dans les mêmes lieux. Certes, cela évoque les rituels quotidiens de la nouvelle vie que chaque membre de la famille perçoit, mais très vite, l’ennui prend le dessus.

Néanmoins, on peut reconnaitre que l’(ex) couple composé par Mathilde Seigner et Bernard Campan fonctionne bien ; on imagine aisément l’alchimie qui a pu exister par le passé entre les deux individus et la gêne que leur situation actuelle leur cause. Mathilde Seigner quitte enfin le rôle d’éternelle célibataire marginale bien sympathique qu’elle endosse habituellement pour interpréter, avec succès, celui d’une mère de famille et d’une femme active. L’actrice apporte à elle-seule plus de fraîcheur que les amourettes adolescentes revues et corrigées de la petite Léa. Malgré le plaisir que nous apporte la prestation de Mathilde et la crédibilité de Campan, il aurait été appréciable de trouver dans le personnage de la narratrice de quoi nous faire rire et nous enchanter – ce qui était, rappelons-le, le principe initial du film.

  • Site officiel du film – http://www.1semainesur2-lefilm.com/
  • Réalisateur – Ivan Calbérac
  • Avec – Bernard Campan – Mathilde Seigner – Grégori Derangère – Danièle Lebrun – Judith Davis …Plus
  • Genre – Comédie – Romance
  • Nationalité – Français
  • Date de sortie 22 juillet 2009
  • L’actualité du cinéma sur le BSCNEWS.FR avec notre partenaire A VOIR A LIRE

    http://www.avoir-alire.com/article.php3?id_article=11972

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