Le Richard II éclaboussant de virtuosité du Berliner Ensemble
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ ®Monika Rittershaus/ Tel qui rit vendredi dimanche pleurera, dit le proverbe. Richard II est une fresque historique aussi puissante que sombre en cinq actes dans laquelle se succèdent: le bannissement par le roi Richard II de son cousin Henry Bolingbroke, la rébellion de ce dernier profitant du départ de Richard pour l’Irlande pour envahir l’Angleterre avec une armée, la confrontation de Richard et de son cousin et l’obligation du roi à abdiquer, son abdication et enfin son exécution.
Habile portraitiste des machinations du pouvoir, des complots fratricides et des aplatissements lâches des courtisans pour garder une place dorée auprès du roi, Shakespeare utilise ici le principe de l’arroseur arrosé et Claus Peymann a ainsi créé une mise en scène dans laquelle l’eau joue justement un rôle prépondérant : elle aide d’abord les uns à se remettre de leurs émotions, coup de fouet frais et sursaut provisoire de remise en vie; elle accompagne les jardiniers farceurs qui offrent une respiration avant l’anéantissement annoncé de Richard ; elle poursuit Richard sous forme de pluie battante lorsqu’il rentre vaincu dans son pays ; elle est enfin « l’outil » utilisé par Bolingbroke pour tenter d’effacer les graffitis des murs et les stigmates du renversement de son prédécesseur…même si le « Richard II forever » inscrit par Aumerle laisse une trace indélébile que ne digère pas bien le tout frais couronné Henri IV. Si la version présentée …