Un voyage poétique et sensoriel en compagnie d’Aurélie Namur

par
Partagez l'article !

Par Julie Cadilhacbscnews.fr/Crédit-photo: Luc Jennepin/ Mi-enfant mi-garçon manqué, la pétillante Aurélie Namur a un univers théâtral bien à elle dans lequel elle nous invite avec une grande générosité.

Partagez l'article !

Voilà une talentueuse comédienne capable d’incarner de nombreux personnages, en les alternant même parfois à un rythme effréné et de mélanger simultanément les langues et les dialectes pépiements d’oiseaux. La mise en scène de Félicie Artaud répond avec justesse à la poésie des mots et par des jeux de lumière, de cordes entremêlées ou suspendues et de fumigènes, Claire Farah recrée avec finesse pour le spectateur une jungle amazonienne menaçante. Ce voyage égaré, écrit par Aurélie Namur elle-même, est né d’une expérience réelle de l’auteur : « C’est en février 2008 que je suis revenue, d’un voyage cauchemardesque en Amazonie. Lors de ce « voyage égaré », je me suis vue confisquer mes papiers d’identité, j’ai été mise en procès par une communauté d’indiens Shuars, j’ai frôlé la mort maintes fois. A mon retour, j’ai commencé une fiction afin de « réparer » l’effroi et répondre aux mille questions qui m’assaillaient: Si j’étais morte en terre étrangère qui aurait pris soin de moi? Qu’y a-t-il après la mort, à part rien? ». Avec autant d’espièglerie que de lucidité, Aurélie Namur raconte les conséquences imprévues d’un naïf désir de jeune adulte de réaliser un rêve fou: partir au sein du poumon de la Terre et retrouver Mère Nature. La réalité outrepasse le rêve, les émotions sont fortes, le plaisir de se mettre en danger est stimulant jusqu’au moment où l’on ne maîtrise plus rien et où le cauchemar commence….On aime ainsi les interventions ponctuelles d’un Jean-Jacques Rousseau, clin d’oeil grinçant au mythe du bon sauvage. Une excursion en Amazonie drôle et pertinente qui ne déconseille pas de voyager ( au contraire! le public est happé par cette forêt aux arbres gratte-ciel qu’il devine et la menace de l’Anaconda est excitante depuis notre confortable fauteuil) mais incite à la prudence et à une réflexion écologique aussi qui ne se veut pas intrusive mais simplement salutaire.

Titre: Le voyage égaré

Mise en scène: Félicie Artaud

Avec Aurélie Namur

Lumières: Nathalie Lerat

Création sonore: Antoine Blanquart

Scénographie, costumes, effets: Claire Farah

Dates de représentation:

Le 30 mars 2012 au Théâtre Jacques Coeur ( Lattes,34)

Le 5 avril 2012 au Théâtre du Périscope à Nîmes (30)

Du 8 au 27 juillet 2012 à la Manufacture au Festival d’Avignon 2012

Les 7 et 8 février 2013 au Théâtre Jean Vilar ( Montpellier)

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à