Bars de France : A n’ébruiter sous aucun prétexte

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Sur les pas de Pierre Perret, Renaud et Brassens, deux présumés boit-sans-soif proposent un Guide des endroits où le petit Jésus s’amuse à dévaler les gosiers en culotte de velours.
N’ayez pas peur de pousser la porte de quelque quatre-vingt-onze troquets, bistrots, rades, caboulots, estaminets, où l’on s’encanaille à coups de gorgeon. Ces lieux d’aisance festive et autres maisons de tolérance anisée sont à la France ce que le rutabaga est au panier de la ménagère ouïgoure.

Qu’importe que les toilettes soient au fond de la cour ou que le patron serve des aphorismes aux dort-le-jour, l’honnête homme des tavernes y trouvera son compte sans demander son reste. L’odyssée des zincs vous est contée avec gourmandise et jalousie, tendresse et authenticité. Du parisien Soleil Levant, « un petit paradis désuet en diable qui vous ferait croire au bon Dieu », à la chaurienne Cave du Canal, « pour les plus téméraires, possibilité d’un bain de minuit dans le canal du Midi », le pays de Dodo la Saumure déroule le surprenant et enchanteur serpentin des mille et une cuites.

Ce livre, c’est de l’or en bars pour qui veut se désaltérer dans les lieux les plus divers, parfois franchement inattendus, découverts au gré de pérégrinations aléatoires. Les auteurs se déclarent rigoureusement subjectifs, condition indispensable à une valeur scientifique augmentée. Cet inventaire à la Prévert aurait eu tout à gagner en élisant l’incomparable Antoine Blondin à la fonction de Secrétaire perpétuel d’une académie très française des durillons de comptoir.

« La Micheline », Tournée des bars de France, Philibert Humm, Pierre Adrian, Equateurs, 134 pages, 12 €

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