David Park : Les mirages de l’expiation

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Saigon, 1973. Les Etats-Unis sont sur le point de quitter le Viêt Nam. Avec le sentiment du devoir accompli ? C’est l’enjeu de ce roman qui tente de conjuguer l’érosion de l’idéalisme et les bienfaits dont l’oncle Sam arrose à coups de bombes les populations indigènes.

Michael Miller est l’employé subalterne d’une agence de renseignement. Les sinécures qu’on lui confie le rendent peu perméable à la violence et à l’effritement ambiants, jusqu’au jour où Ignatius Donovan le débauche pour le compte de la CIA. Traducteur lors de séances de torture, partagé entre répulsion et curiosité, Michael se défait de sa candeur presbytérienne. Incapable d’échapper à l’emprise toxique de Donovan, il devra tout assumer, dans l’urgence d’une fin de règne qui autorise les vils accommodements avec l’éthique, aussi bien que les pires lâchetés. Au dernier moment, une action simple et digne serait susceptible de racheter une partie des fautes américaines. Comment Michael va-t-il gérer un de ces moments qui demeurent fichés dans la mémoire et modèlent l’image que l’on a de soi-même ?
Quarante ans plus tard, Donovan resurgit et presse son ancien acolyte de s’acquitter d’une dernière mission, sur la frontière mexicaine. « Vous avez pris un type en stop. C’est tout ce que vous avez besoin de dire. Vous ne savez pas qui il est, ni rien d’autre sur lui. Bientôt, d’autres vous en déchargeront ».
L’Amérique devra toujours payer le prix de ce qu’elle a fait ou laissé faire aux autres.

« Un espion en Canaan », David Park. Traduit de l’anglais (Irlande du Nord) par Cécile Arnaud. La Table Ronde, Quai Voltaire, 22 €

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