Paul Auster : chant de mars ou champ du signe

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Hubert Nyssen se serait précipité sabre au clair dans la mêlée dont Paul Auster est l’enjeu à son corps défendant. Ses amis de l’Obs ont tressé à l’écrivain new yorkais une couronne donnant de l’urticaire au camp d’en face, pressé d’exercer cette liberté de blâmer dont il a fait son panache pas toujours très blanc.
A Jacob & Jacob, Dupond-Dupont compassionnels, le Figaro a opposé, en centurion Longinus, un Neuhoff peu assis et mal debout dans un rôle de décomposition. N’est pas Rinaldi qui veut.

Le lecteur aura la saine curiosité d’aller au roman, sans autre forme de procès. Dans ces pages écrites avant la maladie que l’on sait, l’amateur d’Auster ne retrouvera peut-être pas ce qui avait emballé le légendaire Mas Martin, navire amiral d’Actes Sud. Le néophyte, demeuré sous le charme des Chroniques de New York d’Edith Wharton, sera décontenancé. Mais il aura le bon goût d’aller vite en amont de l’œuvre, découvrir Sy Baumgartner, survivant d’un couple amputé, dans un assaut obstiné de mélancolie pour circonvenir le syndrome du membre manquant. La pépite noire d’un orpailleur désaffecté, pris au lacet de rêves boréaux.

« Baumgartner », Paul Auster, Actes Sud. 21,80 €

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