Allô Jupiter ! Ici la Terre… la lettre ouverte d’un agriculteur à Emmanuel Macron

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Dominique Pipet, agriculteur et éleveur de bovins, de Charroux au sud de la Vienne a publié une lettre ouverte le 25 septembre 2018 à l’attention d’Emmanuel Macron. Il déplorait déjà la situation préoccupante dans laquelle vivaient les agriculteurs et le grogne qui perlait déjà dans les territoires. Putsch publie à nouveau cette lettre aujourd’hui, plus que jamais d’actualité.

Lettre ouverte à Monsieur le président de la République

Je vous invite en terre inconnue ! Certes, les paysans ne sont pas programmés pour devenir milliardaires mais, eux, de leur labeur quotidien irrigué par leur sueur, ils font jaillir de la terre des richesses (pour les autres) et des emplois… Les paysages entretenus et les produits gastronomiques de nos terroirs attirent des millions de touristes chaque année. Ne méprisez pas, ne trahissez pas vos citoyens besogneux qui ne facturent pas leur temps pour le pays.

Monsieur le Président, même si l’agriculture n’est pas votre tasse de thé, je vous sais suffisamment intelligent pour évaluer l’impact génocidaire sur nos campagnes qu’engendrent les accords Ceta, Tafta, Mercosur, etc. Oui, vous n’êtes pas sans savoir que la politique agricole française menée depuis quelques décennies pousse aujourd’hui des centaines d’agriculteurs dans le couloir de la mort et ce, chaque année (source MSA).

Votre devoir de « père de la nation » serait pour le moins d’assurer une alimentation saine et tracée à tous vos concitoyens, ce qui est le souhait des consommateurs et ce que les paysans français sont en mesure d’assurer (ce qui n’est pas le cas de tous les produits importés).

Monsieur le Président, ne vous laissez pas griser par votre brillante position et n’oubliez pas les devoirs qu’elle vous impose.

Je vous souhaite de décrypter à temps le « râle » des citoyens qui créent de la richesse pour le pays en transpirant. La France rurale est aujourd’hui sur une poudrière. J’ose espérer que votre nom ne reste pas gravé dans l’Histoire comme celui qui aurait allumé le feu d’une « jacquerie du désespoir » pouvant engendrer des dégâts collatéraux incommensurables.

Recevez, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

Dominique Pipet, éleveur de bovins à Charroux dans la Vienne.
Le 25 septembre 2018

 

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