Avec « L’Élixir d’Amour », l’Opéra Bastille déroule le tapis rouge à Gaetano Donizetti

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Cette nouvelle distribution de Élixir d’Amour est un piège infaillible qui devrait soulever passion et enthousiasme !

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Nous sommes au milieu des années 1960, dans un petit village, perdu au coeur la campagne italienne. Sur scène côté jardin, une auberge posée sur une route que traverse tantôt un chien tantôt des amoureux chevauchants leurs mobylettes d’une autre époque.

Côté cour, une énorme montagne de meules de foin, fraîchement coupées. Rien d’autre. Ainsi démarre la mise en scène de Laurent Pelly. Un paysage si désertique que dès l’arrivée vrombissante du « docteur » Dulcamara à bord de son camion laboratoire, fait sensation. Et pour cause. Il se murmure que le « docteur » Dulcamara, serait l’inventeur d’un mystérieux philtre d’amour.

Parfois les philtres d’amour provoquent parfois de terribles tragédies. Surtout quand le philtre en question n’est qu’un bon de vin de bordeaux associé à un puissant psychotrope. Un philtre d’amour qui sera le fil conducteur de cette comédie tendre où le sergent Belcore et le timide Nemorino vont se disputer le cœur de la belle Adina. Le décor est planté.

Écrit en quatorze jours seulement par Gaetano Donizetti (partition) et de Felice Romani (livret), L’Elisir d’amore (L’Élixir d’amour en italien) est un opéra en deux actes, tiré du livret d’Eugène Scrib. Il a été joué pour la première fois au Teatro della Canobbiana de Milan le 12 mai 1832 .

Pour le néophyte, cet opéra est l’un des plus accessibles du répertoire classique. Pour cette nouvelle distribution, Vittorio Grigoloun interprète un Nemorino qui allie belle musicalité à un jeu d’acteur remarquable. La voix est puissante, les aiguës dotés d’une belle brillance. Dans la seconde partie, le ténor italien monte en puissance et fait des merveilles sur scène.

Le personnage d’Adina, riche et belle fermière, campé par Lisette Oropesa est pétillant à souhait. La soprano virevolte comme une elfe sur le plateau pleine de charme, de malice et fait des étincelles vocales dans le registre du belcanto. Gabriele Viviani endosse lui le rôle du bouffon, celui du « Docteur Dulcamara » avec de très belles basses et une grande aisance scénique. Les plateau et les costumes de Chantal Thomas nous replongent dans la campagne italienne des 60’s entre réalisme champêtre et un fantastique onirique dans ce décor monumental fait de meules de foin qui fait de cette histoire, une comédie loufoque pleine de vitalité, criante de vérité sur les rapports amoureux. Cette reprise est un triomphe annoncé aussi bien pour la scénographie colorée et vitaminée de Laurent Pelly, réputé pour le souffle et la précision de ses mises en scène. Pensez à réserver.

 

« L’Elixir d’Amour » – Opéra National de Paris
Opéra Bastille – Place de la Bastille, 75012 Paris
Du 25 octobre au 25 novembre 2018

 

 


Pour aller plus loin…..

Un élixir légendaire

Élixir du Dr Dulcamara fait référence à la légende de Tristan et Iseult quand ils boivent par erreur un philtre qui transforme leur haine réciproque en un amour passionné. En 1863, le chimiste Angelo Mariani développe une « boisson tonique » dite « vin tonique Mariani » censée procurer à ses consommateurs une inépuisable vigueur. L’analyse révèle que cette boisson vendue par correspondance et qui connut un énorme succès en Europe était un mélange de vin et de Bordeaux et de cocaïne.

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