« Scène de la vie conjugale » : la trajectoire d’un couple en perdition
Par Olivier Frégaville-Gratian D’Amore – Aucune émotion ne vient perturber le quotidien banal de ce couple sans histoire.
Rien n’enraye l’inévitable délitement de cet amour depuis longtemps perdu. En choisissant de coller au plus près de la tragédie bergmanienne, Saffy Nebbou en oublie d’insuffler la vie à ses personnages et les enferre dans un huis clos oppressant qui manque cruellement d’âme.
Sur une scène dépouillée, deux silhouettes se dessinent dans la pénombre. Côté jardin, un homme (le charismatique Raphaël Personnaz) est assis de trois quarts dos au public. Il semble regarder dans le vide, loin devant lui. Côté cour, c’est une femme (Laetitia Casta, lumineuse) à genoux que l’on devine. Ils semblent perdus dans leurs pensées. Au-dessus d’eux, leurs visages filmés en gros plan, rayonnant. Ils sont …