Olivia Cattan : un premier polar prometteur

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Par Mélina Hoffmann – Sarah Keller est journaliste. Aussi, quoi de plus normal que d’être envoyée par son rédacteur en chef et ami pour interviewer Adrian Shek, un architecte de renommée internationale qui a la particularité d’être autiste Asperger. Sauf que, cet homme très érudit et énigmatique a expressément réclamé à ce que l’interview soit faite par la jeune femme, et par personne d’autre.

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Une demande intrigante, mais pas particulièrement inquiétante. En tout cas, pas jusqu’à ce que, après un départ inexplicablement précipité alors que leur entretien se déroulait au mieux, Sarah ne trouve un petit carnet rouge oublié par l’architecte. Poussée par sa curiosité, la journaliste ne peut s’empêcher de l’ouvrir, et ce qu’elle y découvre ne lui laisse d’autre choix que de mener sa propre enquête sur cet homme énigmatique, sans se douter un seul instant de ce qui l’attend.

On est immédiatement happés par l’histoire ainsi que par la consistance des personnages et la part de mystère qui entoure chacun d’eux. L’intrigue se met très rapidement en place et permet de maintenir le suspense de page en page. De nombreuses questions se posent sur cet architecte, dont on sent rapidement qu’il détient un certain pouvoir, même si on n’en devine pas la teneur. Comme la jeune femme, on passe d’une affection naissante à une inquiétude grandissante à l’égard de cet homme, et les ficelles de l’intrigue – finalement plus complexe qu’elle n’y paraissait – se révèlent peu à peu à mesure que les fausses pistes s’égrènent.

Pourtant, contre toute attente, plus on progresse dans le livre, plus l’intrigue s’éloigne de la psychologie des personnages pour se concentrer davantage sur des faits et se resserrer autour d’affaires politico/sociales en plein cœur de l’Albanie essentiellement.
Le tout est très richement documenté et la structure du livre organisée en chapitres courts et percutants – qui trahissent la plume journalistique de l’auteur – donne un rythme effréné à la lecture. Olivia Cattan maîtrise son sujet, et pour cause, elle est présidente de SOS Autisme France et est elle-même maman d’un enfant victime d’un autisme Asperger. Mais selon que l’on aime ou non les intrigues politiques, l’attention peut s’effriter quelque peu au fil des pages.

Olivia Cattan signe en tout cas ici un premier polar très prometteur, qui remplit parfaitement sa mission.

Identités contraires d’Olivia Cattan
HC éditions

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