Dorian Gray : un portrait théâtral caustique et pertinent
Par Florence Yérémian – Le portrait de Dorian Gray est le seul roman d’Oscar Wilde et pourtant il semble avoir été écrit pour la scène tant ses dialogues sont savoureux. Qu’il s’agisse de création, d’hédonisme ou de destiné, tous les sujets y sont abordés avec beaucoup d’esprit par les trois principaux protagonistes de l’histoire: le premier est un Lord possédant titres et fortune, le second se prénomme Basil et il a été doté du talent de peintre, le dernier répond enfin au doux nom de Dorian Gray et c’est tout simplement l’être le plus séduisant de la terre…
Portée par les réflexions sophistiquées de ces dandys du XIXe siècle, l’oeuvre d’Oscar Wilde explore avec cynisme et délectation l’éternelle quête des plaisirs propre à l’homme. A travers la figure de Dorian, prêt à tout pour conserver sa beauté et son éternelle jeunesse, l’écrivain irlandais nous tend un miroir de l’être humain aussi brillant que lucide.
Cela fait cinq fois que Thomas Le Douarec met en scène Le portrait de Dorian Gray. Obnubilé par ce récit d’esthète, il s’est octroyé le rôle cruel de Lord Henry qui lui sied comme un gant: le port altier et la voix hautaine, il jauge son public avec assurance et confère à son personnage une morgue raffinée. Il faut dire …