Gabriela Arnon - Pyramid Lake

Gabriela Arnon : de New York à Paris entre jazz et folk

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Gabriela Arnon a un parcours atypique à plusieurs titres. Originaire de New York, elle est venue en France pour poursuivre sa carrière musicale alors que nombreux sont les musiciens qui rêvent de faire le chemin inverse pour se donner de l’élan. Mais ce choix n’a pas freiné, loin de là, la carrière de Gabriela Arnon qui enchaîne des albums entre folk, jazz et world avec ce quelque chose de charmant et de talentueux. Gabriela Arnon nous en dit plus sur ce dernier opus Pyramid Lake à mettre entre toutes les mains !

propos recueillis par

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Gabriela, vous avez suivi plus jeune une formation classique et jazz. Êtes-vous parvenu un jour à choisir entre les deux ?
Oui, en faisant du rock mélodique ! En fait, j’ai voulu apprendre plusieurs styles et connaître autant de musiques que possible. C’était un voyage fascinant qui m’a permis de travailler dans de nombreux contextes musicaux différents. Jusqu’à maintenant le besoin de choisir ne s’est pas fait ressentir. Je vis ça plutôt comme une richesse, un peu comme le fait de connaître plusieurs langues. Le faite d’écrire des chansons m’a peut-être aidé à ne pas avoir à choisir, mais de composer avec la musique qui était en moi…

Vous êtes new-yorkaise. Vous vivez aujourd’hui en France. Qu’est-ce qui a dicté ce choix lorsque l’on sait que de nombreux musiciens français s’expatrient sur les scènes new-yorkaises ?
Ma mère disait que New York avait le meilleur et le pire de tout ! Certes, c’est un sol très fertile pour les arts, mais le climat y était assez dur humainement et financièrement, bien plus qu’à Paris à l’époque où je suis venue. J’avais un gig tout les samedis soirs dans un petit bar de jazz à Brooklyn. Un soir, ma soeur est venue avec un ami manager qui a proposé de me trouver des dates en France. Je suis venue pendant l’été avec un contrebassiste et un guitariste, et je ne suis jamais retournée vivre aux États-Unis.
Ce pays d’accueil et les amis qui m’ont longtemps hébergé m’ont permis de penser à la musique plus qu’à la survie. Ça m’a fait gagner du temps pour créer et pour vivre de mon art. J’en suis fort reconnaissante.

Vous avez mené à bien de très nombreuses collaborations musicales. Qu’est-ce qui est pour vous la chose la plus importante que vous retiendrez de cela ?
Je retiendrais l’importance de l’écoute et de l’interdépendance. Tant de beaux échanges et d’expériences, et la joie de voir ce qui surgit de l’inconnu!

Si vous deviez définir votre musique, qu’est ce qui vous diriez à son sujet ? Est-elle par exemple militante ? On vous sait très attachée à la nature.
C’est une musique qui puise dans des traditions américaines, qui est mélodique et souvent rêveuse. Les gens me disent que « Pyramid Lake » a un effet apaisant et harmonisant. J’aime beaucoup qu’il me disent ça!
Militante je ne pense pas, mais avec « Pyramid Lake », j’ai voulu militer un peu pour un retour à l’essentiel. Passer du temps dans la nature permet de se ressourcer, de se redécouvrir, de revenir aux choses simples, et à privilégier « l’être plus que le paraître ». Parallèlement, oui, l’écologie me concerne beaucoup, il est maintenant urgent de trouver des solutions durables, ne serait-ce que pour vivre un peu correctement et laisser à nos enfants la belle vie qui est possible sur la terre!

Est-ce que ce nouvel album « Pyramid Lake» est-il un tournant dans votre carrière ?
Je pense que oui.

En quoi et de quelle manière ?
Cet album est en train de solliciter pas mal de beaux échos, les gens ont l’air réceptifs. Je pense être plus mûre en tant qu’artiste. J’ai plus confiance dans les raisons qui font que je chante. Et c’est le premier disque où ma passion pour la musique et pour la philosophie se rejoignent enfin. J’espère pouvoir partager ma musique avec de plus en plus de publics. Avec Pyramid Lake, les chansons portent des messages qu’on rencontre dans des différents courants de pensée philosophiques ou spirituels. Les chansons parlent par exemple d’impermanence (Dream), d’allègement (Light is a Feather), de dévotion (The Other Side of Tears), de transcendance (Far Beyond Our Little Galaxy). Des messages sur des choses qui aident à vivre dans un monde devenu trop matérialiste, par rapport à une quête de la vraie nature de l’être humain.

L’un de nos confrères du NY Arts déclare que vous êtes dans la ligne de Joan Baez et de Zara Leander. Comment prenez-vous cela ?
Pour Joan Baez c’est très flatteur ! Des auditeurs ont trouvé parfois des ressemblances au niveau du timbre, et le folk, dont elle est une légende est un courant majeur dans « Pyramid Lake ». Pour Zara Leander, j’avoue que c’est un peu énigmatique. Peut-être que votre confrère est en train de m’encourager à développer mes talents de comédienne ou de femme fatale…

Pourquoi avoir appelé cet album «Pyramid Lake » ?
Pyramid Lake est un lac en plein désert dans le Nevada où il m’est arrivé de passer 3 semaines pour faire une petite retraite, un bilan de ma vie. Écrire un album en rapport avec mon expérience là-bas m’a permis de méditer sur des questions sérieuses de la vie. Mais heureusement, il n’y a pas que ça dans cet album ! Parce que finalement c’est gratifiant de se poser les bonnes questions.

Préparez-vous déjà un nouveau projet ou prenez-vous le temps de profiter de Pyramid Lake ?
Les deux. L’élan continue pour jouer Pyramid Lake. De nouvelles collaborations sont également en cours. Je commence à travailler avec le photographe Jean-Jacques Salvador pour mettre en musique les textes de sa pièce de théâtre.
Et d’ici peu, je recommencerai à travailler avec HT Roberts sur son nouvel album, pour créer des arrangements vocaux.

Où pourra-t-on vous voir sur scène dans les semaines à venir ?
Le 27 novembre à Dorothy’s Gallery pour le Thanksgiving américain!
(Dorothy’s Gallery – 27 rue Keller – Paris 11e – 01 43 57 08 51 – dorothysgallery.com)

Gabriela Arnon – Pyramid Lake

Le site officiel de Gabriela Arnon

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