Scarecrows? C’est Halloween avant l’heure!

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Par Florence G.Yérémian – bscnews.fr/ On connaissait la famille Addams, à présent voici les Jansen. Dans cette étrange tribu perdue au fond des bois, il y a tout d’abord le pauvre aubergiste couard et charnellement manipulé par sa sanguinaire épouse, Valérie. Vient ensuite le grand-père digne d’un clochard névrosé dont on aurait emballé la tête dans un sac à patates. Et puis, il y a les enfants: Ball-trap, le fils schizophrène, Gabriel, le neveu mutique et Anabelle, la fille…décapitée.

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Dignes descendants d’un croquemitaine psychopathe, ces cannibales déséquilibrés sont des êtres très particuliers. Vivant à huis clos dans une auberge de la vallée de Meuzières, ils y attrapent des touristes qu’ils massacrent et grignotent goulument jusqu’au bout des os. Seulement voilà, avec les bruits qui courent depuis quelques années, les proies se font rares et le temps ne passe plus. Face à l’ennui, l’aubergiste n’arrive pas à prendre son mal en patience et éprouve le désir de tout révéler à une journaliste épaulée d’un curieux psychothérapeute… C’est dans ce contexte de confessions psychédéliques que débute la pièce.
A mi-chemin entre Docteur Frankenstein et Scary Movie, Scarecrows met en scène des acteurs aussi cinglés que leurs protagonistes: cyniques et déjantés, ils inventent et composent à coeur joie une monstrueuse galerie de portraits. Parmi cette bande de désaxés, on apprécie particulièrement les délires de Zack Naranjo qui interprète à la fois le fils Ball-trap et un inspecteur armé d’un ridicule parapluie: d’une assurance évidente, il apporte une insistance et un comique totalement absurde à l’ensemble de la pièce. De son côté, l’appétissante Joyce Franrenet (Valérie) dégage un charme des plus macabres: avec son panty léopard et ses cheveux flamboyants, elle incarne une croqueuse d’hommes diaboliquement lubrique. Le psy bipolaire (Hervé Sanchez) est, quant à lui, assez cocasse notamment dans son retournement final.
Malgré le dynamisme et l’inventivité de toute cette brochette d’aliénés, force est de constater que la pièce s’étire hélas en longueur: les scènes sont répétitives, les blagues s’alourdissent au fil du scénario et le sens même du récit se perd au point que l’on finit par ne plus rien comprendre à cette sombre histoire de fous! Une heure aurait largement suffi pour séduire le public d’autant que les changements de scènes successifs et les bruitages sont fort bien conçus.
Entre ronronnements de tronçonneuses et hurlements, Scarecrows est cependant un spectacle dingue à savourer particulièrement en période d’Halloween!

Scarecrows
Une comédie noire écrite et mise en scène par Zack Naranjo
Avec: Joyce Franrenet, Brice Landwerlin, Laura De Boischevalier, Hervé Sanchez, Zack Naranjo et Ronny Mottura

L’Auguste Théâtre
6, impasse Lamier – Paris 11e

Le 29 et 31 octobre à 21h
Le 1er novembre à 21h
le 2 novembre à 17h
Réservations: 0148780668

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