Les nombrils : les élucubrations amusantes d’une troupe de comédiens râtés

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Par Mélina Hoffmann –bscnews.fr/ Une troupe de comédiens ratés, La Compagnie de la lune pleureuse, réalise une tournée pour présenter une pièce tout aussi mauvaise d’un auteur russe incompréhensible, ‘Les plaines de Kiev’. Une tournée qu’ils ont l’intention de terminer en apothéose par le Festival d’Avignon, leur Graal. Mais tout ne va pas se dérouler exactement comme prévu.

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Le public n’est pas au rendez-vous, les fonds financiers manquent, et la suite de la tournée s’annonce compromise. Animés par des ambitions utopiques et aveuglés par leur soif démesurée de reconnaissance, les comédiens se persuadent de leur talent (inexistant) et de l’immense qualité (rêvée) de leur pièce. Parviendront-ils à leurs fins ? Entre l’un, tellement obnubilé par le désir d’interpréter pleinement son personnage qu’il se refuse à le quitter, un autre quelque peu obsédé sexuel et aigri qui se vante sans cesse d’avoir joué par le passé dans des pièces et films aux titres aussi improbables que parfaitement inconnus, une autre encore, ancienne égérie d’une publicité pour une marque de farine, qui se prend pour une véritable star, tandis que la blondinette sotte de la troupe se réjouit de savoir jouer à la perfection les rôles de mortes, autant dire qu’il y a de l’ambiance ! Du Nord-Pas de Calais à Marseille, en passant par l’Alsace, la Corse et la Belgique, nous suivons les tribulations et déconvenues de cette troupe de mauvais comédiens égocentriques accueillis dans différents hôtels par un aubergiste, de manière chaque fois très « locale » (!).

Après un démarrage un peu long, le rythme s’accélère progressivement jusqu’à nous embarquer complètement à partir de l’arrivée de la troupe en Corse où les éclats de rire commencent à fuser dans la salle ! A l’énergie des comédiens – qui interprètent avec force et conviction leurs rôles respectifs – s’ajoute une mise en scène élaborée et efficace dans un décor de hall d’hôtel qui s’adapte chaque fois à la nouvelle ville de passage de la troupe. De situations cocasses en quiproquos, on rit de leurs manières et du nombrilisme de chacun qui les rend aveugle à une réalité qui nous crève les yeux dès le début, jusqu’à l’hilarant bouquet final ! Mention spéciale à l’excellent Philippe Gruz qui interprète avec brio une palette de personnages hauts en couleurs.

Les nombrils
De Sylvie Audcoeur, David Basant, Bruno Chapelle et Olivier Yéni
Mise en scène : Jean-Luc Moreau

Avec Sylvie Audcoeur, Bruno Chapelle, Pierre-Jean Cherer, Martyne Visciano, Didier Constant.

Au Théâtre Michel
Du mardi au samedi à 21h, et le samedi et dimanche à 17h30.

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