Une Femme : un conte funèbre qui laisse de marbre
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Une Femme, Elisabeth, déambule et tente de survivre dans son univers quotidien oppressant. Autour d’elle, les morts et les vivants se croisent et s’invectivent et tandis que les spectres rient et festoient, les vivants ont de la fièvre, souffrent et gémissent.
Philippe Minyana nous sert ici une vision aussi désespérée de l’humanité que… désespérante. Si l’on avoue aisément notre difficulté d’adhésion pour un théâtre « conceptuel » où les personnages sont des allégories, où chaque phrase anodine résonne comme un mystère mystique et où tout déplacement semble devoir faire sens…là n’est pas cependant notre ennui pour ce conte funèbre : pourquoi vouloir mettre sans cesse sur le plateau le chagrin, la mort, la décrépitude de la vieillesse, le manque d’amour? Pourquoi donner l’impression masochiste d’aimer se vautrer dans le malheur humain et en disserter jusqu’à plus soif?
Que dire d’Une Femme sinon que c’est un texte sans grand intérêt, servi par une mise en scène qui tente sans grand génie de donner un semblant de contenance à la banalité du propos exposé, avec l’aide ( heureusement! ) de comédiens plutôt justes et pertinents ( quand ils ne sont pas dans la caricature….la Sylvana d’Helena Noguerra, en effet, aurait davantage sa place dans un bon boulevard). Catherine Hiegel a une belle présence et Raoul Fernandez est troublant par sa pétillance et sa bonhomie touchante. On reconnaîtra également à la scénographie une esthétique louable. Mais il n’y a rien de plus à retenir. On est dur, on l’assume car les applaudissements de convention ne se distinguent pas toujours des félicitations sincères et cette pièce n’a rien d’enthousiasmant…à bon entendeur!
Une Femme
Texte inédit de Philippe Minyana
Mise en scène: Marcial Di Fonzo Bo
Scénographie et lumières: Yves Bernard
Musique: Etienne Bonhomme
Costumes: Anne Schotte
Avec Marc Bertin, Raoul Fernandez, Catherine Hiegel, Helena Noguerra et Laurent Poitrenaux
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Dates de représentation:
Du 13 au 15 mai 2014 au Théâtre des 13 Vents à Montpellier