Art robotique : retour vers le futur

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Par Elodie Cabrera – bscnews.fr/ Sous un couloir de néons, se joue un étrange ballet intitulé « Le Chemin de Damastès ». Parfaitement alignés et synchronisés, des lits d’hôpitaux se lèvent et s’abaissent, générant une mélodie angoissante.

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De l’art contemporain à la Cité des sciences ? C’est la folle théorie de l’exposition « art robotique ». Algorithmes et équations d’un côté ; câbles, leviers, LED, ordinateurs assistés de l’autre ; ici s’opère la fusion entre la science et l’art.
Dans ce parcours ludique, on croise des drôles de lampes qui dessinent des bulles de lumière sur le sol (Falling Light), de mystérieuses ombres chinoises projetées par les sculptures cinétiques de Shun Ito (Cosmics birds) et même une fontaine, la « Matrice liquide », qui déverse des géométries 3D où l’eau semble, un instant, léviter.
Toutes ces œuvres pourraient être le décor d’une pièce. Rien d’étonnant puisque les inventeurs sont issus, pour la majorité, de la danse, du cinéma ou du design. Après avoir contemplé leurs créations saugrenues, une réflexion nous traverse. Et si, dans le futur, le robot remplaçait l’artiste ? Comme « The Big Picture » , un bras mécanique qui, pendant toute la durée de l’exposition, va continuellement traduire des données mathématiques et sensorielles, allant bien au delà des capacités humaines. Neuf mois consacrés à un seul tableau.
Si, au contraire, la robotique donnait vie aux inventions les plus folles ? Comme celles de Till Nowak qui nous plongent dans un parc d’attraction surréaliste à travers plusieurs films d’animation : grandes roues reliées entre elles façon engrenage, loopings tentaculaires qui vous propulsent dans la stratosphère, balancier géant en forme de boule à facette… Ces shoots visuels d’adrénaline s’inspirent des travaux de l’ICR, l’institut américain qui cogite sur la force centrifuge depuis 1976. Fictifs, les Frankenstein imaginés par Lu Yang le sont aussi. Ce jeune savant originaire de Chine, un peu tordu, nous explique à travers des panneaux schématiques comment fabriquer un « instrhumain », mi-piano mi-homme, ou un ballet macabre de cuisses de grenouilles, branchées à une boîte à musique.

L’ancêtre des Transformers
La seule vraie déception du parcours reste la fameuse Totemobile placardée sur l’affiche de l’exposition. Cette DS, bolide mythique de Citroën, se transforme en robot de 18 mètres de hauteur. Sauf que la Totemobile ressemble plutôt à la version archaïque des Transformers, et nécessite de longues et interminables minutes pour s’étirer de tout son long.
Si on ne s’ennuie pas une seconde au cours de l’exposition, on regrette cependant sa petitesse. Pour un événement qualifié de « monumental », on s’attend à plus impressionnant, plus moderne, plus foisonnant.
Le vrai génie, lui, reste humain. Celui capable de concevoir, inventer et émerveiller avec une simple idée. Comme Theo Jansen qui a donné vie à l’improbable. Nul besoin de moteur, ses créatures bougent grâce à la force du vent dont se remplissent ses poumons, des bouteilles en plastique, et évoluent dans un habitat naturel, les plages des côtes norvégiennes. Elles avancent avec tellement de grâce qu’on aimerait tendre la main pour les caresser. Leur père et savant espère les relâcher dans la nature pour qu’un jour, peut-être, elles forment la première génération d’automates autonomes.

« Art robotique », jusqu’au 4 janvier 2015 à la Cité des sciences et de l’industrie, (30, avenue Corentin-Cariou, Paris 19°).

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