Sôseki : l’aménité des instants vécus

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Par Félix Brun – bscnews.fr/ Dans une compilation de textes datant du début du siècle dernier, Natsume Sôseki nous fait partager quelques moments de sa vie.

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Avec délicatesse, subtilité, sensibilité et parfois nonchalance, Sôseki nous invite d’abord à rêver d’une nuit froide dans un temple en pleine forêt : « L’aube détruisit mon rêve une nouvelle fois, en même temps que le cri d’un corbeau perché sur une branche, en haut d’un grand orme. Il ne croassait pas simplement, il ne craillait pas non plus, il modulait son cri. » Et puis, l’écrivain nous conte l’histoire du moineau de Chine qui a refusé de chanter et est mort de peur, de faim et de la négligence des hommes. Sôseki fait ensuite l’éloge du professeur Koeber, d’origine germanique, qui enseigne la philosophie au Japon : un « homme possédant au fond de sa pensée la notion de l’universel »: ll admire sa sagesse, son humilité, sa simplicité. Les séjours à l’hôpital ont également marqué l’auteur : il raconte la solitude et la détresse du malade, la mort toute proche, les relations avec le personnel soignant. Ou encore, dans un rôle d’entremetteur pour une liaison putative, il s’engage sur la probité du prétendant et, découvre – grâce à une lettre oubliée dans une auberge – que notre galant est en réalité un débauché! Enfin il nous invite à ressentir l’arrivée de l’automne où « les montagnes étaient toutes vertes de pluie » ,et « le bruit de la pluie étouffée par le chant aigu des insectes accrochés à des graminées aux reflets argentés ».
La nature, les oiseaux, les montagnes et les représentations de Dieu illustrent,avec sensibilité et élégance, ce recueil intimiste que le lecteur aura plaisir à lire et relire.

Titre : Une journée de début d’automne
Auteur : Natsume Sôseki
Edition : Picquier poche

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