Lettres d’amour d’Edith à Tony : l’interprétation touchante de Clotilde Courau

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Entière et caractérielle, spontanée et généreuse, lyrique et intransigeante, au travers de la correspondance amoureuse inédite d’Edith Piaf à son Tony Franck, un amour de quelques mois après la disparition de Marcel Cerdan, la chanteuse à la petite robe noire virevolte, respire encore dans nos tympans grâce à ses mots d’amour exaltés. Au travers d’onze lettres, Clotilde Courau nous fait revivre l’histoire d’un amour : des débuts où Piaf aime avec de grands élans de coeur: « Des yeux qui font baisser les miens, Un rire qui se perd sur sa bouche, Voilà le portrait sans retouche De l’homme auquel j’appartiens » à la séparation qui tempête puis se soumet, constat implacable d’une incompatibilité de sentiments.

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Piaf y apparaît aussi attentive et touchante qu’exigeante envers elle-même et les autres. Dans cette intimité épistolaire, on retrouve avec une force étonnante toute l’essence de cette grande dame dont les mélodies ont parcouru le monde et même si Clotilde Courau ne fredonne aucun refrain connu , certains viennent compléter en silence dans notre esprit les paroles intenses qui résonnent sur le plateau : « Quand il me prend dans ses bras , Il me parle tout bas, Je vois la vie en rose. Il me dit des mots d’amour…. » Accompagnées par un accordéon complice, les confidences d’Edith, ses « mots de tous les jours » nous font assurément « quelque chose ». Lionel Suarez et son instrument épousent les respirations, les minutes d’euphorie et celles de dépression, caressent ou secouent l’âme : exercice délicat dont on doit reconnaître la qualité. Clotilde Courau se fait aède le temps d’une heure des amours éphémères d’Edith et de Franck, revit ces mots tantôt assoiffés de vie, tantôt désespérés, avec son sourire, ses yeux, ses mains….sans singer la Môme, non! juste en lui rendant hommage par des clins d’oeil : on voit ainsi ses grands éclats de rire, on entend parfois les intonations de la belle gosse des quartiers mais Serge Hureau s’est appliqué à ce que l’on s’attache autant à la femme qui interprète qu’à celle qui est interprétée. Il y a en Clotilde Courau une sincérité désarmante , une simplicité terriblement séduisante : sur scène, sans artifice, elle s’impose avec naturel et authenticité. L’ émotion est palpable parce qu’elle n’est pas surjouée et l’on sort de la salle heureux d’avoir passé une heure privilégiée avec deux dames de grande qualité….

Piaf, l’être intime

Direction artistique : Serge Hureau

Avec Clotilde Courau

Accordéoniste : Lionel Suarez

Production: Atelier Théâtre Actuel

Durée : 1h10

L’interview de Clotilde Courau pour le BSCNEWS ICI : Clotilde Courau : une parenthèse d’intimité avec Edith Piaf

Dates de représentation:

Mardi 3 décembre 2013 à Lattes (34) à 20h30


Vendredi 6 décembre 2013 à Montrond les bains (42) à 20h30

Jeudi 16 janvier 2014 à Nancy (54) à 20h30


Dimanche 19 janvier 2014 à Vichy (03) à 16h00

7 Février 2014 à Strasbourg

En 2015:

– Les 16 et 19 mars 2015 au Café de la Danse- Paris

11 juillet 2015 aux Francofolies de la Rochelle (17)

– 6 août 2015 – Les soirées du château à Gréoux-les-Bains (04)

– 26 novembre 2015 – Le Nouveau Théâtre à Châtellerault (86)

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