La bonne âme du Se-Tchouan : la violence poétique de Bertolt Brecht portée par la comédienne Karyll Elgrichi
Par Florence Gopikian Yérémian – bscnews.fr/ La bonne âme du Se-Tchouan prend place dans un quartier de misère d’une petite province chinoise. Un dieu s’y promène en quête de bonnes personnes et jette son dévolu sur Shen Té, une prostituée qui accepte de le loger sans même connaître son identité céleste. Persuadé que cette jeune femme possède une âme digne de ses commandements, le dieu lui procure de l’argent afin qu’elle quitte sa vie de débauche et se consacre à faire le bien autour d’elle. C’est ainsi que Shen Té ouvre un petit débit de tabac, certaine qu’à présent les choses ne pourront qu’aller mieux.
Mais c’est sans compter sur sa trop grande générosité ! Ne sachant rien refuser à personne, elle joue les bienfaitrices et offre gite et couvert aux pauvres du quartier : mendiants, vieillards, enfants affamés, tous viennent sans scrupule assiéger la pauvre Shen Té qui risque bientôt de devoir fermer boutique ! Réalisant peu à peu que ce défilé de miséreux ne fait que l’exploiter, Shen Te se décide d’endosser une nouvelle identité pour tenir tête aux profiteurs : elle devient Monsieur Shui Ta, son cousin imaginaire. Grace à ce double masculin, fort et respecté, elle parvient alors à se débarrasser des vauriens et réussit même à chasser son amant qui ne la couvre que de caresses étrangleuses. Se laissant entrainer dans son propre mensonge, la bonne Shen Té verra naître en elle un étrange …