Christine Angot : vous reprendrez bien un peu de Nutella ?

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Par Marc-Emile Baronheid – BSCNEWS.FR / Après l’insuccès notoire de la réédition de « Léonore toujours » – qualifiée de « catastrophe industrielle » par un hebdomadaire observateur – Christine Angot revient avec deux nouvelles propositions : une bonne et une mauvaise. On commence par la bonne ? C’est le texte lucide et enlevé de la monographie consacrée au travail de l’artiste Jean-Michel Othoniel, à son univers féérique en verre vénitien, montré de Mourenx à Kong Kong et d’Istanbul à La Nouvelle Orléans. Paru une première fois en 2006, l’album embrasse dix ans d’œuvres sur papier, gourmandes, frivoles, fragiles comme des pattes de mésange. S’il est impossible d’y retrouver les miroitements du Kiosque des Noctambules visible à la station de métro Palais-Royal à Paris, l’érotisme subtil qui court au fil des pages va heureusement l’amble avec le commentaire d’Angot,tout de proximité complice.
Le roman raconte la désagrégation d’un couple mixte, Hélène et Billy. Il vient de Martinique. Il est noir. Et musicien. Elle a une fille. Il lui fait quatre enfants. Des disputes fréquentes. Il s’écrase un peu, beaucoup. Hélène est une teigne, un être abominable. Une vraie Amy Chua. Elle le piège et le fait rétamer par la justice. Un jour Billy ne se rappelle plus pourquoi il l’a aimée. Elle est devenue la partie adverse. Tout est dit, de ce qui fut une belle histoire. Non, pas tout car il y a les gosses et la guerre de tranchées du droit de visite. C’est la bassesse ultime quand on a osé toutes les autres. Amer, fielleux, revanchard, c’est l’habituel tout-à-l’Angot. Sauf qu’elle fournit gracieusement un contrepoison : la nouvelle compagne de Billy, censée humaniser Dallas et son univers impitoyable.Une presse quasi unanime a la larme à l’œil et le dithyrambe profus. C’est à se demander si nous avons lu le même livre. Pour en avoir le cœur net, texto à l’inspecteur Bourrel. Bon Dieu, mais c’est bien sûr ! Deux versions ont circulé, comme pour la bio d’Hemingway. Un roman Nutella. A moins de passer pour un PPDA (Petit Pigeon d’Aujourd’hui), évitez de vous faire prendre les doigts dans le pot …
Christine Angot et Jean Michel Othoniel – Editions Flammarion Crédit Photo – Léa Crespi

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