Magali Le Huche: Illustratrice et Auteure jeunesse
Interview de Magali Le Huche/ Propos recueillis par Julie Cadilhac– PUTSCH.MEDIA/
Comment êtes-vous devenu illustratrice et auteure jeunesse?
J’ai très tôt aimé dessiner et imaginer des histoires, j’ai donc assez vite voulu faire ce métier. J’ai été diplômée des arts décoratifs en juin 2004. « Les sirènes de Belpêchao » et « Bertille Bonnepoire a le cafard », deux de mes projets de diplôme, ont été très vite édités chez Didier jeunesse et Sarbacane.A la suite de ça, j’ai eu des propositions d’histoires à illustrer , ce qui a été très stimulant et gratifiant pour moi! Je continue à présent à illustrer des textes que l’on me propose, et j’essaye de consacrer de plus en plus de temps à mes projets d’écriture et illustration.
Quels ingrédients » magiques » utilisez-vous pour créer vos dessins?
Mes ingrédients magiques?… le besoin de raconter et de dessiner, un bon crayon, des feuilles blanches!
Ne dessinez-vous que pour les enfants? Exposez-vous parfois vos travaux?
Non, j’ai aussi des projets de bandes dessinées pour adultes, qui ne sont pas encore terminés ..C’est un travail long! Mais cette écriture-là me plaît aussi. Jusqu’à présent, j’ai essentiellement travaillé avec l’édition jeunesse. Il m’arrive d’exposer mes planches, oui. Je travaille mes couleurs avec photoshop, c’est donc moins évident de les exposer que des planches réalisées à la peinture , il faut de belles impressions. Ou bien les planches originales en noir et blanc, ce qui est amusant aussi.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet « Tu lis où? »?
Le texte de Géraldine m’a fait penser à une comptine, ça m’a plu. J’ai imaginé assez vite le genre d’images que ça pourrait donner.
Et vous, Magali, où lisez-vous?
Je lis dans mon lit ! Et là où je peux si j’ai très envie et que j’ai un livre avec moi.
Mes parents adorent les animaux repose sur une narration farfelue très drôle…comment avez-vous choisi de représenter cette petite famille peu déroutée par la possibilité d’adoption d’un tigre ou d’un éléphant?
Je voulais faire des images simples, pour que ça aille avec le côté « en boucle » et ritournelle de l’histoire. Qu’on reconnaisse les lieux à chaque page. J’ai essayé de donner un petit côté vieillot et stylé aux personnages, pour que cela permette la simplicité des images et que le lecteur puisse reconnaître ce qui a changé d’une page à l’autre en fonction des différents passages d’animaux.
Dans Mouton 56, quel était votre objectif pictural?
Ce qui n’était pas évident dans cette histoire était de passer d’un lieu dans le présent où le mouton raconte son histoire à Liam, à différents lieux et temps. Il fallait donc un lieu reconnaissable par le décor et la lumière, différent du reste. Pour que ça situe tout de suite le lecteur: on est dans la cuisine avec Mouton 56, ou dans le passé. J’ai pu travailler sur cette histoire avec Pauline Pinson qui l’a écrite et qui est une amie.
Diriez-vous que les sorcières font partie des personnages les plus plaisants à dessiner quand on est illustrateur jeunesse?
La sorcière est personnage important dans les contes. La peur, la laideur sont assez plaisants à dessiner, bien sûr. Sauf que la sorcière d’Une soupe 100°/° sorcière finit avec le prince charmant donc, il fallait trouver un compromis entre la sorcière tel qu’on se l’imagine, et une sorcière qui puisse devenir séduisante en mangeant de la soupe !
Les yeux sont-ils un élément majeur de vos illustrations? Ils semblent, en effet, être mis souvent en avant dans vos dessins…
Oui, je fais souvent de gros yeux très ronds. Les yeux permettent de faire passer tous les sentiments possibles. Jouer sur des regards avec juste des traits suggérés, ça peut très bien marcher. Mais les attitudes des bras, jambes, doigts, épaules, corps , sont aussi importantes pour accompagner les yeux … Il y a une multitude de détails à utiliser dans les attitudes corporelles pour rendre expressif un personnage. La lumière aussi. C’est un tout .
Vous usez de votre plume, aussi, pour faire sourire les enfants…comment sont nés Hector et Bertille par exemple?
En général les personnages de mes histoires naissent dans des petits carnets. Je commence souvent par dessiner un personnage, et me viennent autour des idées, un univers, une ébauche d’histoire. Puis je passe à l’écriture, mais je trouve souvent des idées d’écriture en m’aidant du dessin. Hector et Bertille sont nés ainsi.
Quels projets pour 2011?
Je viens de terminer un album « Le voyage d’Agathe et son gros sac » que j’ai écrit et illustré chez Sarbacane, et qui va sortir je crois en mars ou avril 2011.
Enfin… derniers cadeaux reçus durant ces fêtes?
J’ai eu pas mal de lecture, des romans comme « le cantique de l’apocalypse joyeuse » de Arto Paasilinna . J’ai offert le nouvel album de Kitty Crowther « Le petit homme et Dieu » à ma fille. J’aime beaucoup son univers et ses histoires . C’est un peu un cadeau que je me suis fait aussi!
Titre: Tu lis où? Auteure: Géraldine Collet Illustratrice: Magali Le Huche Editions: Ptitglénat Prix: 9 euros