L’atypique hommage à la Môme Piaf des Tiger Lillies
Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Sur le plateau, trois musiciens à la tenue excentrique, quelques mannequins désaxés qui prennent la pose et un piano à queue qui trône en vedette. Scie musicale, accordéon, contrebasse, percussions et une voix de haute-contre superbe racontent la sombre histoire d’Edith Gassion, fille des rues devenue icône nationale. L’enfance dans la saleté puis en maison close, la vie misérable d’artiste de rue avec son père, la mort de l’enfant de Louis Dupont son premier amour, l’assassinat de Louis Leplée qui l’avait recueillie, les cabarets et la racaille de Pigalle, » la liste de ses boyfriends aussi longue que le nombre de bouteilles qu’elle a consommées « , la mort dans un crash d’avion de Marcel Cerdan en1949, la santé de moineau et la consommation excessive de morphine…une vision viscéralement sombre ( et subjective ) du destin d’une femme qui, à 40 ans, ressemblait à une petite vieille.
Visage fardé de blanc, lèvres rouge sang et yeux ceints de noir ténèbres, chapeau melon et longue tresse, Martyn Jacques nous invite à un voyage excentrique dans le Paris d’après-guerre où l’on flirte avec la noirceur d’un destin. Sous des lumières en douche, cet étrange sire – au jeu de sourcils inimitable et aux mimiques à la Jack Nicholson – et ses comparses de plateau semblent des clowns cyniques sortis tout …