Xavier Legay: « Les GAFAM ont aujourd’hui un pouvoir considérable et agissent désormais comme de véritables ministères de la vérité »

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Xavier Legay est rédacteur en chef du média Bas Les Masques, apparu il y a quelques mois qui se définit comme « un média indépendant pour une information libre et objective sur le « monde d’après » la crise sanitaire ». Mi-août, la chaîne Youtube du média est supprimée définitivement par Youtube suite notamment aux interviews du Docteur Louis Fouché et du Professeur Perronne. Xavier Legay dans cet entretien revient sur ce qu’il considère être de la « censure » et il pose frontalement la question de la liberté d’expression encore plus depuis le début de la crise sanitaire.

propos recueillis par

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Vous avez annoncé via votre site le 17 août dernier que la chaîne Youtube de Bas les Masques avait été définitivement supprimée de Youtube. En connaissez-vous les raisons ?
D’après le message automatique envoyé par Youtube pour nous annoncer notre suspension, la plateforme aurait «procédé a un examen de nos contenus » et aurait ainsi « détecté plusieurs cas graves ou répétés de non-respect du règlement de la communauté ». Plus précisément, Youtube utilise le prétexte de lutter contre les « informations médicales erronées » pour, en réalité, s’attaquer à toutes les voix discordantes. Avant notre censure définitive, ce motif avait déjà servi de fondement à la suppression de plusieurs de nos vidéos ainsi qu’à des blocages temporaires au cours de ces dernières semaines. Parmi les sujets incriminés, il nous a été notamment reproché d’avoir effectué un grand entretien avec le docteur Louis Fouché ainsi qu’avec le professeur Christian Perronne, au moment de la parution de son dernier ouvrage qu’il est venu nous présenter. Et, plus étonnant encore, nous avons également été censuré à la suite de la diffusion d’un reportage en immersion dans la grande manifestation anti-pass sanitaire du 17 juillet dernier à Paris.

 

« Youtube utilise le prétexte de lutter contre les « informations médicales erronées » pour, en réalité, s’attaquer à toutes les voix discordantes »

 

Avez-vous engagé des recours ?
Nous faisons systématiquement appel des décisions prises par Youtube à notre endroit. Mais la plateforme étant à la fois juge et partie, aucune de ces requêtes n’aboutissent, bien évidemment. Les possibilités de contestations ne sont pas des vraies voies de recours, mais un habillage cosmétique de Youtube pour camoufler ses dérives arbitraires.

 

« Les possibilités de contestations ne sont pas des vraies voies de recours, mais un habillage cosmétique de Youtube pour camoufler ses dérives arbitraires »

 

Qu’est ce que cela dit de la liberté aujourd’hui sur les Gafam ?
Les GAFAM ont aujourd’hui un pouvoir considérable et agissent désormais comme de véritables ministères de la vérité. Sur les réseaux sociaux, on constate que les avertissements et les censures se multiplient, motivés par des critères parfois opaques, dans le but d’imposer une grille de lecture qu’il est de plus en plus difficile de contester. Si ce phénomène était déjà visible avant la crise sanitaire, il s’est considérablement renforcé depuis, et tout particulièrement avec la question de la vaccination. Sous couvert de lutter contre la désinformation, les GAFAM interdisent en réalité toute possibilité de débat. Mais parfois, la réalité vient s’en mêler et donne lieu à des situations cocasses ! Une bonne illustration de cette pensée unique qui gouverne les GAFAM est ainsi le changement de braquet de Facebook concernant l’origine du virus Sars-Cov-2 : alors que le réseau social supprimait systématiquement les publications qui évoquaient la possibilité d’une fuite ou d’un accident de laboratoire, les investigations en cours qui n’écartent plus cette théorie ont poussé Facebook à désormais accepter de publier les contenus en ce sens. Ce qui est censuré aujourd’hui par les GAFAM sera donc peut-être la vérité de demain acceptée par ces mêmes GAFAM, mais ce procédé est très dangereux car il réduit considérablement la liberté d’expression. Dans tout cela, Youtube est sans doute ce qui se fait de pire : en plus de supprimer les vidéos qui lui déplaisent et de fermer certaines chaînes, la filiale de Google utilisent aussi un procédé algorithmique qui lui permet de faire une forme de « censure molle » en empêchant certains contenus qui ne peuvent faire l’objet d’une suppression d’apparaître dans les suggestions pour les utilisateurs, les rendant ainsi invisibles. Et tout cela a bien entendu pour conséquence de favoriser majoritairement les contenus qui vont dans le sens de la pensée unique. C’est un cercle vicieux.

 

« Ce qui est censuré aujourd’hui par les GAFAM sera donc peut-être la vérité de demain acceptée par ces mêmes GAFAM, mais ce procédé est très dangereux car il réduit considérablement la liberté d’expression »

 

Comment votre média Bas les Masques va-t-il s’adapter suite à la suppression de sa chaîne ?
Toutes les vidéos que nous réalisons sont visibles sur le site de Bas les Masques, ce qui nous permet de ne pas dépendre d’une plateforme et ainsi contourner la censure. Mais nous étudions actuellement les solutions alternatives à Youtube.

 

Que vous inspire aujourd’hui le traitement des médias mainstream sur la crise sanitaire ? Y-a-t-il selon vous un durcissement ?
Les médias mainstream sont, depuis le début de la crise sanitaire, dans une forme d’information-spectacle qui ne laisse que peu de place à la controverse. Et le durcissement de la plupart des lignes éditoriales des grands médias se constate en effet, notamment à travers le traitement réservé à tous ceux qui sortent de la doxa concernant le Covid. Certaines figures que l’on présentait comme « rassuristes » au début de la crise ne sont plus invités sur les plateaux depuis plusieurs mois, et les quelques personnalités politiques, médiatiques ou culturelles qui s’opposent à l’alarmisme ambiant et à la gestion de la crise par la peur sont systématiquement l’objet d’attaques. Et, depuis la mise en place du pass sanitaire, c’est toute une catégorie de la population qui est désormais stigmatisée à longueur de reportage, d’analyse et de prises de positions d’éditorialistes, comme l’ont été les Gilets jaunes en leur temps.

 

« Les médias mainstream sont, depuis le début de la crise sanitaire, dans une forme d’information-spectacle qui ne laisse que peu de place à la controverse »

 

Quels sont les projets en cours de Bas les Masques ?
Nous allons bien entendu continuer à offrir une information alternative sur la crise sanitaire, fidèlement à notre ligne « ni conformiste, ni complotiste », en donnant la parole à des personnalités du monde médical, à des avocats, des journalistes, des philosophes, des écrivains, des restaurateurs, des commerçants, etc., avec le double objectif qui nous anime depuis le début qui est de proposer une information de qualité émanant d’intervenants légitimes dans leurs domaines, et de défendre les libertés publiques mises en danger par la gestion autoritaire du gouvernement.
Mais nous abordons également d’autres thématiques qui nous semblent particulièrement importantes dans cette période d’incertitude, notamment en ce qui concerne l’avènement d’une société de contrôle et de surveillance généralisée que nous dénonçons, les initiatives citoyennes pour redonner un élan démocratique à notre pays en vue des élections à venir, ou encore la question de la crise environnementale, qui risque d’être très prochainement un nouveau prétexte à une réduction drastique de nos libertés fondamentales.

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