Paris : dernières nouvelles de la sauvagerie

par
Partagez l'article !

Ce roman pourrait s’intituler aussi « Un peu de jour en pleine nuit », tant l’état du monde empire à une cadence vertigineuse.

La vie de Féral est une mélodie en sous-sol. Terrés dans les caves où des lampes brûlent pour tenter de rappeler les aurores d’autrefois, les habitants de Paris se risquent peu dans le clair-obscur des rues. L’ancienne ville lumière ne brille plus que par la violence. La vie est organisée en clans. Féral a trouvé une raison d’être : la cogne. Gladiateur à mains nues, il gagne de quoi survivre avec ceux qui l’ont recueilli. Puis il rencontre Livie, une manière d’ amazone sensible au colosse couturé de cicatrices, physiques et mentales. « Livie lui prend la main. Féral sursaute. Il regarde cette main sur sa pogne rugueuse, sent sa douceur, frissonne ».

Une épiphanie ? Est-il encore temps de croire à l’amour, peut-on revenir en arrière et exiger que tout change, alors qu’on n’est pas prêt à changer soi-même ?

Auteur à succès de livres pour la jeunesse, Erik L’Homme donne ici une fable douloureusement actuelle, qui lance les dernières mises en garde, bouteilles à la mer désormais invisibles dans des océans submergés par les déchets plastiques. Retrouvez une humilité face à la nature, ose-t-il. N’ignorez pas que « C’est la mort qui donne son poids à la vie ». Ce roman cogne comme un direct au foie.

« Un peu de nuit en plein jour », Erik L’Homme, Calmann-Lévy, 173 pages, 17 euros

Laissez votre commentaire
Putsch
Résumé de la politique de confidentialité

Ce site utilise des cookies afin que nous puissions vous fournir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations sur les cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre les sections du site que vous trouvez les plus intéressantes et utiles.

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à