Antoine Manier (Video Mapping Festival) : « Dans le mapping on joue du mélange entre l’image et son support »

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Le 31 aout, la ville d’Arras accueillera la dernière étape de ce festival, né il y a deux ans, capable d’en mettre plein la vue. Comme l’explique à Putsch le directeur de l’association qui organise le festival, cette technique de narration lumineuse se démocratise de plus en plus. Elle permet aussi de (re)découvrir le patrimoine architectural et historique de nos régions ainsi que de créer des emplois.

propos recueillis par

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Pour commencer, faisons un peu de pédagogie : qu’est-ce-que le video mapping et quand est-il né ?

Le video mapping est la diffusion d’image sur des volumes, que ce soit sur un bâtiment, la forme la plus connue, mais aussi sur des objets, de l’architecture d’intérieur… Il s’agit donc à la fois d’une technique (la déformation de l’image pour qu’elle épouse les volumes) et d’une écriture : contrairement au film classique, sur un écran, un « non support », dans le mapping on joue du mélange entre l’image et son support. Il se démocratise depuis une bonne dizaine d’années, mais les premières expérimentations remontent à une cinquantaine d’années. On peut aussi remonter bien plus loin et trouver des ancêtres du mapping avant la vidéo projection. Des peintures rupestres laissent entendre qu’elles étaient accompagnées de jeux de lumière, ce qui étaient donc les premières projections lumineuses sur des murs ! Ou encore les spectacles de l’antiquité utilisant la lumière ou l’invention des lanternes magiques un peu plus tard…

(© Rencontres Audiovisuelles)

 

 

D’où vient l’idée de consacrer un festival à cette technique ?

Notre association, Les Rencontres Audiovisuelles, porte un projet de structuration de la filière mapping en Région Hauts-de-France, avec des actions de recherche, de formations, des résidences, un accompagnement à la production… Le festival est une manière de valoriser ce travail vers la filière internationale et vers les publics régionaux.

Quelles sont les nouveautés de l’édition 2019 ?

Il s’agit de la 2ème édition du Festival. Cette année, plus de villes en Région nous ont rejoints. Nous passons de 9 étapes en région en 2018 à 14 en 2019. La programmation artistique est forcément différente également, avec de nouveaux supports : bâtiments, objets, mapping immersifs… et uniquement des créations originales.

 

(© Rencontres Audiovisuelles)

 

Pourquoi avez-vous choisi d’investir un territoire si grand comme celui des Hauts-de-France, plutôt de vous concentrer seulement sur une ville ?

Notre association met en place depuis plus de 20 ans des actions en Région Hauts-de-France. C’est notre zone de travail principale, donc le choix s’est fait naturellement. Par ailleurs, notre financeur principal est le Conseil Régional, qui nous a accompagné pour qu’on puisse couvrir au mieux le territoire. La diversité de la région en fait aussi un beau terrain de jeu : architectures différentes, enjeux locaux et donc sujets de créations variés… Il y a un enjeu aussi à créer une unité dans cette toute jeune unité issue de la fusion des régions.

Parlez-nous des retombées du festival sur la région. Qui en bénéficie majoritairement ?

Il y a de multiples retombées du festival. D’abord au niveau de la filière mapping, le festival permet de faire travailler les artistes et techniciens régionaux que nous avons accompagné précédemment dans les formations ou des résidences. Cela représente près d’une cinquantaine de personnes employées plusieurs jours ou plusieurs mois, donc de la création de l’emploi, du développement des compétences, des projets à valoriser pour le développement de leur carrière. Ensuite, évidemment pour le public grâce à notre travail de favorisation de l’accès du public le plus large possible à des formes artistiques peu ou pas vues… Le fait de couvrir la région et de proposer de multiples occasions permet à des nombreuses personnes de vivre des moments artistiques et de partage forts, et de (re)découvrir leur patrimoine. Pour finir, c’est positif pour les collectivités locales, en terme d’image du territoire, de retombées économiques, de la valorisation du patrimoine. Nous avons fait quelques sondages auprès des publics : pour la soirée d’ouverture à Lille par exemple, avec une moyenne de dépense de 15 euros par personne sur 300 sondés, et 110 000 personnes pour l’événement ça représente quand même 1,65 million d’euros de retombés sur les bars, les restaurants, les transports ou les hôtels…

(© Rencontres Audiovisuelles)

 

Le festival se termine le 31 aout à Arras. Que  prévoyez-vous à cette occasion ?

Nous travaillons à nouveau sur le beffroi, avec une approche plus narrative que l’année dernière. Vous pourrez suivre les aventures d’un petit personnage nommé Till le mouton !

Et pour 2020, avez-vous déjà des idées ?

Plus que des idées, nous travaillons déjà activement dessus. Le festival démarrera le vendredi 3 avril à Lille, avec à nouveau un parcours d’une vingtaine de mapping. Sur le même temps, à Arenberg Creative Mine, IBSIC (séminaire professionnel international) va rassembler pendant 3 jours les professionnels internationaux de la filière : artistes, producteurs, et festivals. C’est devenu un rendez-vous incontournable pour les pros en seulement deux ans. Suite à ce lancement, nous proposerons à nouveau une série de dates en région. Nous discutons actuellement avec de nombreuses villes et agglomérations de la région. On peut déjà vous dire que Béthune accueillera un beau parcours le 16 mai !

 

 


« Video Mapping Festival »
Région Haut de France
Prochaine date : 31/08/2019 (Arras)
Pour informations : https://www.videomappingfestival.com/

 

 


(crédit photo. A la une : Antoine Manier – © Rencontres Audiovisuelles)

 

 

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