Festival Kinopolska : l’éloge de la femme et du courage à travers le cinéma polonais

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2018. Cette année marque l’anniversaire de deux grands événements  historiques : la Pologne fête ses 100 ans d’indépendance et les Polonaises, elles, les 100 ans du droit de vote. A cette occasion, le festival Kinopolska met à l’honneur les femmes, le courage et la liberté.

13 novembre 2018, 20h, cinéma Le Balzac. Ce soir-là, des dizaines de personnes attendent impatiemment l’ouverture de la 11ème édition du festival Kinopolska. En polonais, en français ou encore en anglais, ils discutent et débattent ensemble sur la programmation. La salle est pleine à craquer, prête pour une semaine de cinéma polonais. Le programme ? Six longs métrages de fiction, réalisés entre 2017 et 2018, en compétition pour remporter « Le prix du jury » et/ou « Le prix du public », du 13 au 18 novembre 2018 « 53 wars » d’Ewa Bukowska, « Fugue » d’Agnieszka Smoczynksa, « Panik Attack » de Pawel Maslona, « Silent Night » de Piotr Domalewski, « Tower A bright day » de Jagoda Szelc et « Nina » d’Olga Chajdas.

Hors compétition, le festival projette également quatre autres films polonais dont celui de Joanna Kos-Krauze qui en fait l’ouverture, « Birds are singing in Kigali ». Un long-métrage qui parle de deux jeunes femmes courageuses, l’une Polonaise et l’autre Rwandaise, qui décident de retourner au Rwanda, après le génocide, pour enterrer leurs morts, faire face à leur douleur et pour essayer de retrouver une paix intérieure. Un long-métrage délicat et poétique qui aborde la force de caractère, celle qui peut permettre de trouver le pardon et de faire son deuil ou au moins d’y essayer. Un film qui donne à merveille le ton du festival.

Des films réalisés par des femmes qui parlent des femmes…

Sur les six films sélectionnés, quatre ont été réalisés par des femmes : une jolie façon de rendre hommage aux femmes à tous les niveaux. Devant et derrière la caméra. Réalisatrices, scénaristes ou actrices. Mères ou soeurs, amantes ou businesswoman. Jeunes ou plus âgées. De rendre hommage à leur sensibilité. A leur indépendance. A leur courage. A leur pertinence. A leur opinion. Mais surtout de rendre hommage à leur travail, à leur propre vision des femmes et à leur vision des relations humaines (amoureuses, amicales, familiales), de l’amour, de la vie ou du monde.

Des visions qui sont bien différentes d’une réalisatrice à l’autre car chaque femme est singulière, chaque individu est unique mais qui présente tout de même un point commun : la force de caractère. La force d’attendre et de continuer à vivre normalement malgré l’absence de son mari parti à la guerre et malgré l’angoisse (53 wars), la force de retrouver la mémoire pour se réapproprier une identité, aimer à nouveau sa famille ou pour avoir le courage de partir (Fugue), la force de pimenter, de renouveler et de sauver son couple, quitte à former un trio étrange (Nina), la force de régler ses comptes ou ses histoires de famille pour se débarrasser de vieux démons et espérer une réconciliation (Tower. A bright day).

… mais surtout d’introspection, de courage, d’émancipation et de liberté

Ces six films parlent aussi d’introspection, celle qui mène souvent, par la suite, à l’action ou plus précisément au courage d’agir. Un courage présenté comme une prise de position, un art, une rébellion, un besoin. Beau et vital. Ces longs-métrages appellent à faire preuve de courage et à se révolter : contre le passé, contre un concours de circonstance, contre la passivité, contre l’intolérance, contre le sentiment de panique, contre l’horreur, contre la famille, contre les carcans, contre l’oubli, contre l’amour qui s’éteint et contre le destin. Et s’il le faut, même contre soi et contre le monde entier.

Dans quel but ? Celui de bouger les lignes, de déplacer les montagnes, d’éviter des tragédies, de sauver des vies ou de guérir des âmes. Celui de défendre ses droits ou ses proches, de se trouver ou de se retrouver, de s’émanciper et de s’affirmer, parfois même de se changer afin d’atteindre le bonheur, la paix et la liberté. Celle qui a manqué à la Pologne, aux femmes et à chacun d’entre nous, à un moment ou à un autre.

Festival Kinopolska du 13 au 18 novembre 2018.
Cinéma Le Balzac. 

Prix du jury : « Silent Night » de Piotr Domalewski
Prix du public : « Nina » d’Olga Chajdas.

(Photos libres de droit).

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