Jean-Marie Montali : « Les fanatiques ne comprennent rien à la France, rien à la démocratie, rien aux femmes, rien à la religion. Rien à la vie »
Avec la parution de « Au Café de France », Jean-Marie Montali, ancien grand reporter, directeur exécutif au Figaro Magazine et directeur adjoint des rédactions du Parisien et Aujourd’hui en France, raconte la France au quotidien. Celle que chacun peut trouver au café au coin de sa rue ou sur la place du village. Une France qui observe et vit l’actualité avec humanité mais qui s’interroge. Une France où l’on aime la diversité, l’une des richesses du Pays.
Pourquoi avez-vous décidé d’écrire « Au Café de France », un lieu qui pourrait être partout et on y trouve une sorte de bon sens à la française?
Le Café de France, tel qu’il est décrit dans le livre, n’existe pas mais pourtant tout le monde le connaît parce qu’il est à chaque coin de rue. L’histoire du livre est particulière. Il est né sans un vrai projet. J’ai écrit un jour une histoire pour m’amuser. C’était celle du SDF et du 11 novembre, qui est devenue ensuite la première histoire (« Josselin, son sale Clébard et nos morts »). Puis il y a eu celle des mariés colombiens dans le métro (« Les mariés colombiens et la mère de Merah »). Ensuite, je me suis dit que ces histoires auraient pu devenir quelque chose en créant une unité de lieux, et en créant des personnages que l’on retrouverait d’une histoire à l’autre. Cette unité de lieux est devenue le bistrot qui, à mon avis, est le seul réseau social digne d’intérêt. C’était un peu comme donner la parole à des personnes qu’on ne voit pas souvent et qui ne sont pas sur Twitter.
Mais les clients de ce bistrot, ne seraient-ils pas secrètement aussi des youtubeurs ou des twittos?
Je pense que la différence entre un réseau social et un café, un bar, un restaurant, c’est que dans ces lieux on peut avoir et créer un débat. On ne va pas écrire une vérité en quelques 250 ou 400 signes … Ce sont des lieux où on peut avoir un contradicteur, quelqu’un en face qui nous dit « mais attend, tu dis n’importe quoi… ». Il y a un débat qui est plutôt bienveillant parce que on est entre soi. En effet, on va prendre un café, un verre où un dîner dans un restaurant avec des proches, des amis, des gens que l’on aime bien, des gens bienveillants qui ne viennent pas pour vous juger mais pour discuter.
On peut parler plus sereinement sans se dire « oh la la… je …