Léo Ferré : un concert inédit enregistré en Mai 68

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Depuis ses débuts, Léo Ferré n a jamais hésité à défendre ses idées et sa vision de l’actualité sociale et politique à travers ses chansons. La jeunesse de mai 68 va trouver dans ses mots un écho visionnaire à ses aspirations politiques et sociétales.

Anarchiste, révolutionnaire, né sous le double signe de poète musicien, celui qui depuis ses débuts au Bœuf sur le toit en 1946 a toujours avancé ses penchants révolutionnaire, sera pourtant l’un des grands absents des événements de 1968.
Cette année-là, le poète qui vient de perdre sa petite guenon chimpanzé « Pépée » se console en flirtant le parfait amour avec sa nouvelle compagne Marie Christine. Le 10 mai durant la nuit des barricades, Léo Ferré chante l’anarchie à la Mutualité plutôt que de rejoindre les étudiants et les ouvriers dans la rue.
À ceux qui lui reprochent de ne pas être sur les barricades cette nuit-là , il rétorque : « Mes barricades, cela fait 20 ans que je les construis ». Démonstration est faite par ce triple album qui montre tout l’engagement social et politique de Léo Ferré.
On retrouve dans cette anthologie tous les brûlots du poète : Le temps des roses rouges, Mon général, Graine d’ananar, Ni Dieu, ni maître, Ils ont voté, Quartier Latin, Salut Beatnik…
Nouveau public et nouvelle veine créatrice de Léo Ferré qui enregistre l’année suivante « l’Eté 68 » qui contient des titres forts tels « Madame la misère » « L’Été 68 », un hommage dédié à « Pépée » et c’est gros tubes « C’est extra » ou « Les Anarchistes ».
Ferré apparait sur scène cheveux longs poing levé et scande : « le rouge pour naitre à Barcelone, le noir pour mourir à Paris ». Tous les enfants de mai 1968 se retrouveront dans le double album Amour Anarchie paru en 1970. Cinquante ans plus tard, on redécouvre que toutes ces chansons témoignent d’une époque pleine de rêves et d’utopie et n’ont pas pris une ride. A noter l’intégralité du concert piano voix que l’artiste donne à la Mutualité le 10 mai 1968. Le public écoute religieusement alors qu’au même moment les rues de Paris connaissent une nuit de bruit et de fureur sans précédent. Un moment saisissant.

Léo Ferré
Mai 68
Le coffret « Léo Ferré Mai 1968 » © Universal, « La Mémoire et la Mer »

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