Avignon OFF 2016 : PSK Productions oxygène l’art vivant

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Par Romain Rougé – Pour la deuxième année consécutive, PSK Productions présentent Voyage dans les mémoires d’un fou au festival OFF d’Avignon. Plébiscité par le public, ce seul en scène fait figure d’exception au festival. La compagnie, elle, assume son indépendance malgré les difficultés et continue son histoire d’amour avec le public. Rencontre avec Rogéria, chargée de production.

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Pourquoi participez-vous au festival OFF d’Avignon ? Pourquoi ce festival et non pas un autre ?

Nous participons à ce festival parce que son ampleur, sa diversité et la multiplicité des arts vivants qui s’y côtoient lui confère une richesse que nous admirons, que nous soutenons et dans laquelle nous sommes fiers de faire partie. Par ailleurs, il faut bien le reconnaître, il s’agit là de la plus grande rencontre de théâtre du monde avec plus de 1300 spectacles, et presque autant de programmateurs. C’est pour nous une formidable opportunité de pouvoir montrer notre travail. C’est vital pour une compagnie comme la nôtre.

Comment financez-vous votre compagnie ? Recevez-vous des subventions ? En somme, quel est votre modèle économique ?

Notre compagnie est montée sous forme de SARL. Nous ne percevons aucune aide, et d’ailleurs, nous n’avons encore jamais fait les démarches pour en obtenir : nous ne savons donc même pas si nous pourrions être éligible à quelques subventions que ce soit. Pour le coup, nous n’avons jamais fait appel à des plates-formes de financements participatifs non plus. Nous ne finançons nos spectacles qu’avec nos fonds propres. C’est une vraie bataille, mais c’est aussi l’assurance que tant que nous sommes debout, c’est que nous avons eu la chance de rencontrer le public et de le séduire. C’est plus stressant, c’est plus de travail, c’est plus dangereux, mais c’est aussi plus jouissif.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres compagnies présentes sur le festival OFF ? Votre spectacle a-t-il une thématique particulière ? Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Pour cette année, nous présentons un « seul en scène » intitulé Voyage dans les mémoires d’un fou. Ce qui pourrait nous distinguer des autres compagnies serait justement le fait que ce soit un spectacle à un seul interprète. Le « seul en scène » est devenu ces dernières années une discipline presque à part entière. Le public reconnait cette forme de théâtre comme une performance, il y a même de plus en plus de festival qui ne se consacrent qu’à cela… D’ailleurs, il y a une catégorie pour ces spectacles dans les remises de prix. C’est une caractéristique. Après, nous nous distinguons comme nous pouvons, mais tout les spectacles se valent une fois qu’ils ont rencontré leur public. C’est comme une histoire d’amour, les moches, les beaux, ça n’existe pas, chacun est le plus beau du monde aux yeux de celui ou de celle qui le trouve le plus beau du monde.

Quelles stratégies mettez-vous en place pour attirer le public vers votre spectacle ?

Cet Avignon OFF 2016 sera seulement notre deuxième festival. L’an dernier, nous présentions le même spectacle, alors nous sommes encore novices. Nous n’avons pas vraiment de stratégie, nous allons de façon empirique à la rencontre du public et nous mettons du coeur à l’ouvrage pour être le plus sincère dans ce que nous proposons, de manière à générer le bouche à oreille le plus puissant… Et ça marche ! D’ailleurs ce serait cela notre stratégie pour cette année. Nous avons eu la chance d’avoir l’an dernier un bouche à oreille solide dans le public mais aussi dans la presse. Alors cette année nous mettons cela en avant ! Nous faisons valoir cette crédibilité conférée légitimement par ceux qui payent pour du théâtre, par ceux qui voient du théâtre, par ceux qui parlent de théâtre. Et nous espérons cette année ne pas faire mentir tous ces gens qui, depuis un an, nous offrent leur confiance en parlant de nous si positivement dans les journaux, les blogs, les émissions de télés et de radios, ou tout simplement entre eux dans les halls de salles de théâtre.

Comment vous organisez-vous durant ces trois semaines de représentation, au niveau logistique, humain et financier ?

Comme je le disais, nous présentons un « seul en scène », donc nous n’avons à gérer qu’un seul comédien. Déjà, ça limite considérablement. Notre équipe est une petite équipe, ça se gère très bien. Lionel, notre comédien, Johanna notre régisseuse, Nyhl notre caissier et Jérôme notre producteur, seront sur place tout le mois. Ensuite, d’autres membres de l’équipe nous rejoindrons par salve de quelques jours. La chargée de communication, la responsable de production et la chargée de diffusion et même notre community manager… nous n’avons pas beaucoup de moyen, chacun se loge comme il peut et bien souvent nous comptons sur la solidarité d’autres compagnies… C’est aussi ça le festival d’Avignon, l’entre aide d’une compagnie à l’autre. La fraternité autour d’une même passion et d’une même envie : donner de l’oxygène à l’art vivant pour qu’il le reste !

Voyage dans les mémoires d’un fou
PSK Productions

Théâtre Pixel Avignon – 18, rue Guillaume Puy – 84000 Avignon
Du 7 au 30 juillet 2016 à 17h – relâche les 12, 19, 26 juillet

Auteur : Lionel Cecilio
Metteur en Scène : Lionel Cecilio
Genre : Comédie Dramatique

Synopsis :
Saisir la vie ou attendre la mort ? Que ferions-nous si notre dernière heure nous était annoncée ?
Un jeune homme qui vient d’apprendre qu’il était atteint d’une maladie incurable et mortelle, décide d’écrire à un lecteur imaginaire pour le faire dépositaire de ses mémoires. En replongeant dans ses souvenirs, il s’offre une seconde vie et renait sous nos yeux. Que sont ces pages à présent noircies? Le constat d’un passé sur lequel une porte se ferme, ou les premières pages d’un récit qui ouvre une porte sur l’avenir? Cette décision n’appartient qu’à celui qui tient la plume. Mais qui tient la plume? Ces souvenirs, prétexte à dépeindre sous les traits de personnages plus vrais que nature un monde qui vire à la folie, sont-ils les siens?

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