Rodrigo Garcia : un avant-gardiste controversé

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Par bscnews.fr / C’est pour le moins une déclaration étrange à laquelle s’est livré Rodrigo Garcia, directeur du centre dramatique Humain trop humain de Montpellier, chez nos confrères espagnols d’El País sur le site du quotidien ce jeudi 16 avril 2015 (lire ici l’article original *) :  » Les arts de la scène sont quelque chose de très large. On ne peut pas seulement programmer un théâtre de textes (…)

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Pour beaucoup de spectateurs, cela a été un cataclysme et une manière de les emmerder. Les gens aimaient avoir leur petit théâtre de province, leurs oeuvres classiques qui les rassuraient, même s’ils s’endormaient dans leur fauteuil. »

Nommé au début de l’année 2014 à la tête du CDN de Montpellier par la Ministre de la culture de l’époque, Aurélie Filipetti, Rodrigo Garcia a, dès son arrivée, appliqué la politique de la terre brûlée en débaptisant tout d’abord le théâtre de son nom historique ( le théâtre des 13 vents) et en le renommant Humain Trop Humain en référence à Friedrich Nietzsche. Puis le directeur s’est attaqué au lieu lui-même ; il y a aménagé un espace à la déco branchée où un DJ se produit après chaque spectacle.

Depuis son arrivée à la tête du CDN, Rodrigo Garcia a programmé 4 de ses pièces. Malgré l’accueil enthousiaste qu’ont reçu « Golgota Picnic » (la critique ici) et « Et jetez mes cendres sur Mickey » (la critique ici) , dû peut-être à la provocation qui y règne et en font des produits marketing très à la mode, déjà Daisy (article ici) a été accueilli par des applaudissements polis. Ne parlons pas d’Accidens qui a laissé le public sur sa faim. De façon générale, HTH semble connaître une fréquentation en baisse depuis quelques temps, ce qui déclenche l’agacement de son directeur dans la presse.

Rodrigo Garcia souhaite bousculer, montrer un visage nouveau du « théâtre ». Une démarche pertinente mais pas novatrice à Montpellier où les problématiques, les formes plurielles et novatrices du théâtre contemporain ne sont pas négligées dans les programmations. Les festivals et les théâtres montpelliérains (et environnants) proposent déjà, et ce régulièrement, sur leurs plateaux des artistes avant-gardistes et singuliers comme la Need Company, Josse de Pauw, Vlad Troitskyi, le Collectif FC Bergman, le Collectif MxM, Thomas Ostermeier, Guy Cassiers, Olivier Dubois, Mathilde Monnier ou encore Tg Stan et ceux-ci connaissent un succès croissant. Montpellier se nourrit donc de mets culturels aussi éclectiques, innovants que déjantés et ce bien avant l’arrivée « providentielle » du metteur en scène argentin.

Est-ce que mépriser les spectateurs est une conception avant-gardiste pour le monde du théâtre ? Rodrigo Garcia semble avoir un avis assez tranché sur la question.

HTH – Domaine de Grammont – Montpellier Cedex 2 – 34965

< Le site du Centre National Dramatique de Montpellier

> * « Además, García sigue adelante con su transformación del Centro Dramático de Montpellier, donde tampoco fue recibido con los brazos abiertos tras ser nombrado por sorpresa por la exministra de Cultura, Aurélie Filippetti, quien creyó en un proyecto rupturista y multidisciplinar. “Las artes escénicas son algo muy extenso. No podemos programar solo teatro de texto”, sostiene García. “Para muchos espectadores, ha sido un cataclismo y una jodienda. A la gente le gustaba tener su teatrito de provincias, sus obras clásicas que les daban seguridad, aunque luego se durmieran en la butaca”.

ElPais.com – 16.04.2015 / Lien vers l’article original : http://cultura.elpais.com/cultura/2015/04/16/actualidad/1429171054_974380.html

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