Opus Cœur: une rencontre amère entre deux solitudes
Par Florence Gopikian Yeremian – bscnews.fr/ Monsieur Brackish vit seul et ne possède comme confident que son vieux fauteuil. Fatigué et certain de sa mort prochaine, ce professeur retraité prend à son service une jeune femme de ménage nommée Kathleen sans savoir qu’elle a été son ancienne élève. Kathleen semble franche, pudique et même un peu gourde sur les bords, pourtant elle porte en elle une haine lancinante à l’égard de Brackish : à cause de lui toute sa famille a raté sa scolarité! Son père a fini docker, sa mère plus que malheureuse quant à son mari, il en est mort. De son côté, Kathleen n’a pu terminer ses études et regorge de frustrations. À présent que ses proches ne sont plus de ce monde, la jeune veuve est bien décidée à punir le coupable de tous ces échecs familiaux. Installée chez Brackish incognito, elle fomente sa vengeance mais va peu à peu laisser s’échapper sa rancoeur en levant le voile sur un passé inattendu…
Dans cette œuvre d’Horovitz, la comédienne Nathalie Newman tente d’interpréter le rôle de Kathleen avec beaucoup de candeur. Rancunière mais profondément humaine, elle confère à cette fille toute simple une certaine authenticité qui manque cependant de rage. Passant sans cesse de la cuisine à la buanderie, elle brique, repasse et ne fait que ruminer sa vengeance sans vraiment la laisser exploser. Son personnage est pourtant plein de fiel et l’on aimerait la voir crier, fondre …
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