Ohad Naharin : une métaphore instinctive de l’humanité

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/Crédit-photo:DR/ « Sadeh » signifie territoire en hébreu. Dans SADEH21, le chorégraphe israélien Ohad Naharin a imaginé, en collaboration avec un groupe de danseurs aux performances physiques à applaudir, 21 séquences pour peindre en métaphores instinctives une humanité en proie à ses contradictions : certains tableaux montrent ainsi des corps qui se disloquent, s’expriment à l’aide d’un langage sec et saccadé ( le phrasé gestuel de cette pièce est ainsi insufflé par la technique Gaga qui libère toutes les articulations et toutes les directions corporelles) , tantôt tout s’apaise, une ronde solidaire s’improvise même , parenthèse de paix et de repos avant de replonger dans la tourmente.

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Le montage musical de Maxim Warratt explore des partitions extrêmement variées et immerge le spectateur dans des émotions contradictoires. Les dix-sept danseurs de cette troupe transpirent d’énergie violente mais toujours contenue : l’urgence et la nécessité impriment donc le mouvement. Ohad Naharin use souvent d’un danseur en contrepoint qui, par un geste répétitif – et son endurance force alors l’admiration- bat la mesure et fait en quelque sorte figure de battement de cœur tandis que les autres sont absents, s’indignent, se déchirent, s’adonnent au plaisir amoureux ou se mobilisent en troupe offensive.
Si l’émotion tarde à venir, tant les premières séquences jouent sur des mises en scène « plastiques » où les corps deviennent tour à tour sujet, objet ou décor, où les danseurs s’adonnent à des mouvements provoqués par des règles de jeux bien définies, les tableaux suivants instaurent davantage de  » rencontres » et l’émotion se manifeste de façon plus vivace quand le geste s’arrondit, la musique réaffirme la mélodie ou que l’on entend le cri éructer du fond des ventres….Une pièce contemporaine qui séduira assurément les amateurs du genre.

Sadeh 21
Chorégraphie: Ohad Naharin en collaboration avec les danseurs de la Batsheva Dance Company ( 75 minutes sans entracte) 

Lumières et scénographie: Avi Yona Bueno (Bambi)
Bande-son : Maxim Waratt
Costumes: Ariel Cohen
Musiques: Autechre & The Hafler AEO3 & 3HAE (3HAE), David Darling – Prayer for Compassion – Stones Start Spinning, Brian Eno & Harold Budd – The Pearl – Against the Sky, David Darling – Prayer for Compassion – Music Of A Desire, Autechre- Garbage – Vletrmx, Jun Miyake – Mondo Erotica – La Clé / guignorama, Brian Eno – Discreet music, Johann Pachelbel -Variation on the Canon in D major: (iii) Brutal ardor, Brian Eno & Harold Budd- The Pearl-The Silver Ball, Angelo Badalamenti – Mulholland Drive (Original Motion Picture Score) – Diane and Camilla, David Darling – Prayer for Compassion – Remembering our Mothers

Cette pièce est dédiée à Noa Eshkol (1924-2007)

Première mondiale: Mai 2011, Sherover Theater, Jerusalem

Casting Original (2010/2011 season): Shachar Binyamini, Matan David, Iyar Elezra, Ariel Freedman, Shani Garfinkel, Chen-Wei Lee, Doug Letheren, Eri Nakamura, Bosmat Nossan, Ori Moshe Ofri, Rachael Osborne, Shamel Pitts, Ian Robinson, Michal Sayfan, Idan Sharabi, Guy Shomroni, Bobbi Smith, Tom Weinberger, Adi Zlatin, Erez Zohar.

Casting 2013/2014 : Stéphanie Amurao, William Barry, Ariel Cohen, Bret W.Easterling, Chen-Wei Lee, Eri Nakamura, Ori Ofri, Shamel Pitts, Oscar Ramos, Nitzan Ressler, Ian Robinson, Or Schraiber, Maayan Sheinfeld, Bobbi Jene Smith, Maya Tamir, Zina Zinchenko, Adi Zlatin.

Dates de représentation:
– 17 Décembre 2013, 20:00 à l’Opera Berlioz , Montpellier, France

– 14, 15, 16, 17 Février 2014 , 19:30 au Heath Ledger Theater , Perth, Australia

– 27, 28,29 Mars 2014 , 21:00 au Suzanne Dellal Centre , Tel Aviv


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