Olympe de Gouges : du Lucernaire au Panthéon ?

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Par Florence Gopikian Yérémian – bscnews.fr/ Saviez-vous qu’en cette fin d’année 2013, Olympe de Gouges pourrait bien voir sa sépulture rejoindre le clan ultra select des « panthéonisés » ? Des milliers d’internautes ont, en effet, demandé à la République de rendre un hommage posthume, et plus que mérité, à cette grande figure humaniste de la fin du XVIIIe siècle.

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En attendant la sentence de François Hollande, le théâtre du Lucernaire vous invite à découvrir le visage de cette militante féministe qui fut guillotinée pour avoir eu l’audace de clamer librement ses idées.
Sur une scène sobre et sombre, Anne Sophie Robin incarne Olympe de Gouges. Seule dans sa prison, elle ne peut empêcher son esprit vif de se questionner sur les méfaits de la Terreur et laisse peu à peu sa raison vagabonder vers le passé. Ressurgissent alors différents épisodes de sa vie : sa naissance à Montauban, son mariage à seize ans avec un vieillard poudré et inculte, son veuvage enfin qui lui permit d’accéder aux salons parisiens et de s’y tailler une plume des plus acérées. Dans un siècle où la femme n’avait que peu de poids, cette pionnière a prouvé qu’il n’était pas nécessaire d’avoir du poil au menton pour être douée d’intelligence ! Engagée sur tous les fronts, elle s’est élevée contre l’esclavage des noirs, a plaidé pour les plus pauvres et a réclamé la présence des citoyennes aux débats politiques. Sourde aux risques et aux menaces qui pesaient sur sa tête trop bien pensante, cette âme républicaine a placardé ses pamphlets novateurs sur tous les murs de Paris allant même jusqu’à critiquer le gouvernement établi ! L’arrogance n’était cependant pas de mise dans une France postrévolutionnaire prête à décapiter tous ses opposants ! Et ce n’était certainement pas une propagandiste en jupons qui allait porter préjudice à la paix publique !
C’est avec fracas et conviction, que l’artiste Anne Sophie Robin se met au service de ce personnage hors normes. Partagée entre un confident amoureux (Mercier) et un accusateur public (Fouquier Tinville), elle campe en alternance la femme libérée et la politicienne idéaliste. Dans une mise en scène scandée par le son du couperet de la guillotine, la comédienne sait faire preuve de véhémence autant que de persuasion. Arrachant avec virulence son corset et sa perruque, elle demande l’instauration du divorce et revendique la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ! Escaladant avec fougue les marches d’un escabeau de bibliothèque (Belle symbolique !), elle s’insurge contre l’ambition dictatoriale de Robespierre et appelle chacun à venir se prononcer sur le gouvernement à établir ! Audacieuse, impudente, partisane, elle incarne une Olympe de Gouge qui cherche la polémique et n’hésite pas à se défendre seule devant le Tribunal révolutionnaire. A travers une frénésie de paroles soutenue pas une diction percutante, elle fait honneur aux talents d’oratrice de cette féministe d’avant-garde ! Allez-donc donc écouter ce plaidoyer sensible et idéaliste, Mademoiselle de Gouges y est tout simplement « olympienne »…

TERREUR-OLYMPE DE GOUGES

Texte Elsa Solal
Mise en scène Sylvie Pascaud
Avec : Anne-Sophie Robin et en alternance : Alain Granier, Martial Jacques et Gilles Nicolas

Théâtre du Lucernaire
53, Rue Notre-Dame des Champs – Paris 6e

Jusqu’au 4 janvier 2014
Du mardi au samedi à18h30
Relâche exceptionnelle le 29 novembre.
Réservation : 0145445734
www.lucernaire.fr

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