Champian Fulton

Champian Fulton : la fille du Jazz

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Champian Fulton est née, a été éduquée et vit aujourd’hui plus que jamais pour le Jazz et dans le Jazz avec une idée bien définie et très claire de ce qu’elle veut et où elle veut aller. Avec un papa comme Stephen Fulton, Champian avait de belles prédispositions pour cette carrière mais le talent n’est pas forcément héréditaire. Aujourd’hui Champian Fulton est appelée la Fille du Jazz à raison. Elle est l’étoile montante de la scène new-yorkaise.

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Vous avez grandi dans un environnement bercé par le Jazz grâce à votre père. Pouvez-vous nous parler de cette époque ?
Quand je suis née, le seul disque que mes parents m’ont fait écouté au début était l’album « Bird with Strings » de Charlie Parker. Après plusieurs mois, mon père a commencé à me faire écouter des enregistrements de Bud Powell et Count Basie. J’ai donc vraiment grandi, immergée dans le Jazz. Je suis allée à la plupart des concerts de mon père et j’ai beaucoup fréquenté ses amis musiciens, notamment Clark Terry, Marshall Royal, et Major Holley. Ça a été une période très heureuse pour moi.

Il semble que vous avez essayé plusieurs instruments qui font le Jazz : trompette, batterie, piano.. Qu’est-ce qui vous a attiré dans le chant et le piano ?
J’ai toujours joué du piano et j’ai toujours chanté, mais plus jeune je jouais de la batterie et de la trompette aussi qui a été l’un de mes premiers instruments, mais j’ai dû arrêter de jouer quand mes dents de lait sont tombées ! J’ai repris ensuite et j’en jouais au lycée. Mon père et Clark Terry voulaient tous les deux me faire jouer de la trompette, comme eux, mais j’ai toujours aimé le piano. Car il contrôle le groupe et la section rythmique. J’aimais pouvoir diriger. Quant à la batterie, je n’ai finalement pas vraiment accroché en grandissant…

Vous comptez à ce jour de nombreuses collaborations musicales de prestige. Si vous ne deviez retenir qu’une chose, quelle serait-elle ?
J’ai eu la chance d’être très vite intégrée à la scène jazz, et le simple fait de vivre ça, c’est déjà quelque chose de spécial. Je suis reconnaissante de faire partie de l’héritage de cette musique.

Ce quatrième album n’est-il pas finalement l’album de la maturité ?
Cet album est particulier car c’est la première fois que j’enregistre avec une section de cuivres (Stephen Fulton au bugle et Eric Alexander au saxophone ténor) en plus de mon trio. J’ai fait attention en choisissant le répertoire à ce que l’enregistrement ressemble à ce que l’auditeur pourrait ressentir s’il venait à un concert live. Je ne voulais pas mettre uniquement ma voix en avant, mais aussi mon jeu au piano, et c’est pourquoi il y a deux morceaux instrumentaux, “I Cover the Waterfront” et “Celia”.

Qu’est ce qu’évoque le swing pour vous dans le Jazz ?
Le swing est une composante essentielle du jazz. Comme Duke Ellington l’a dit “It don’t mean a thing if it ain’t got that swing”. C’est quelque chose qui provoque du bien-être chez les gens, et qui nettoie la poussière de la vie quotidienne !

On lit très souvent dans la presse que « vous êtes l’étoile montante du Jazz de la scène new-yorkaise ». Qu’est ce que cela représente pour vous dans votre travail ?
Je me sens très chanceuse et aussi heureuse de pouvoir partager ma musique avec les gens partout où je vais.

On vous appelle même « la Fille du Jazz ». Qu’est ce que cela vous inspire ?
Je ne savais pas qu’on m’appelait comme ça! J’adore cette musique… J’espère contribuer à transmettre son héritage…

Pouvez-vous nous parler de vos études au SUNY Purchase Music Conservatory ?
J’ai passé trois ans à SUNY Purchase et j’ai obtenu une licence en étude du jazz. J’étais heureuse d’avoir autant de temps pour travailler la musique et mon instrument pendant que j’étais là-bas, mais j’avais hâte d’entrer dans le monde du jazz à New York et de prendre de la distance avec le Jazz « académique ». J’étais déjà une musicienne professionnelle quand je suis entrée à la faculté à l’âge de 17 ans.

Ce moment a été important pour la suite de votre carrière ?
C’était important pour moi dans le sens où j’étais heureuse d’être d’être à New York et de rencontrer beaucoup de mes idoles comme Frank Wess et Jimmy Cobb. La pratique à l’école m’allait bien, mais pas les cours. La faculté à SUNY voulait que je joue plus comme McCoy Tyner, et je voulais étudier plutôt Bud Powell, donc on ne s’entendait pas très bien.

Comment parvenez-vous à cette alchimie musicale et votre voix qui emplit avec brio l’incandescence de votre musique ?
La chose la plus importante pour moi en tant qu’artiste de Jazz c’est de swinguer. Si je peux transmettre l’intensité du swing à travers l’espace jusqu’au public, jusqu’à leur cœur, alors c’est tout ce que je veux.

Quel a été l’apport de votre père, Stephen Fulton dans votre carrière ?
Mon père m’a initié à cette musique, il m’a appris à jouer, il m’a aidé à monter un groupe quand j’étais plus jeune, et m’a appris à trouver des concerts et rester dans le business. C’est grâce à lui que je suis musicienne. Je lui demande encore des conseils sur la musique et sur le travail tous les jours.

Où pourra-t-on vous voir prochainement en concert, Champian Fulton?
Je serai le 19 septembre à L’Estran en Bretagne, le 20 septembre au festival Jazz en Touraine et le 21 septembre, au Tanjazz Festival au Maroc. Je reviendrai en France pour le festival Jazz à Beaune le 11 octobre!

> Champian Fulton- Sings and Swings ( Sharp Nine Records)

Le site officiel de Champian Fulton

Dates en France:

Les 27 et 28 mars 2015 à Sortie Ouest- Béziers ( 34)

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