Youn Sun Nah - LEnto

Youn Sun Nah : l’exigence du talent

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Forte d’une carrière déjà reconnue, faite de récompenses et de consécrations de toutes sortes, Youn Sun Nah revient avec son nouvel album «Lento» paru chez Act Music qui ne déroge pas au talent de l’artiste sud-coréénne. Nous la recevons ce mois-ci dans le Jazz Club afin qu’elle nous en dise plus sur cette incroyable capacité à enchaîner les succès et à remplir les salles.

propos recueillis par

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Vous avez été avant tout attirée par des études des lettres. Comment êtes-vous venue au chant ?
J’ai toujours chanté. Mais je n’ai jamais pensé devenir chanteuse. Mes parents sont tous les deux musiciens mais je ne pensais pas devenir professionnelle comme eux.
Après mes études universitaires, j’ai chanté dans des comédies musicales. Cette opportunité s’est présentée un peu par hasard car le chant restait un loisir pour moi, j’étais autodidacte. Mais cela a été très intéressant. Je n’ai pas eu envie de poursuivre dans cette voie mais cela m’a donne envie d’apprendre le chant et d’étudier la musique. C’est comme cela que j’ai decidé de venir à Paris.

Pourquoi être partie à Paris pour étudier le chant et la musique ?
Lorsque j’ai décidé d’étudier le chant et la musique j’ai pensé au jazz et à la chanson francaise car j’étais trop âgée pour la musique classique. En Corée, je n’avais pas la possibilité de le faire car le jazz était une musique encore très confidentielle. J’ai donc pensé aux Etats-Unis mais j’étais tres attirée par la chanson francaise et la culture francaise. Alors je suis partie en France. J’avais déjà fait un séjour de 8 mois en France en 1989, à Lyon et à Avignon. Mais j’avais envie de revenir et de découvrir Paris.

Comment avez-vous découvert le Jazz ?
En étudiant au CIM à Paris. Le jazz etait encore une musique confidentielle en Corée au moment ou j’ai choisi de venir en France. Je ne connaissais quasiment rien de cette musique avant de commencer mes études, à part Louis Armstrong. J’ai tout découvert en France. Les professeurs et les musiciens m’ont donné mes premières réferences discographiques. Ensuite je suis rapidement allée dans les clubs pour écouter des concerts.

Est-ce un morceau, un artiste ou un album en particulier qui vous a ému au début de votre carrière ?
Non pas particulierement, j’étais tellement novice que tout me fascinait. Aussi bien des chanteuses et des chanteurs que les instrumentistes. Il y a énormement d’artistes qui m’ont émue et c’est toujours le cas car je continue de découvrir aussi bien chez les anciens que les contemporains, et dans tous les styles de musique.

Quel(s) souvenir(s) gardez-vous de l’enregistrement de votre premier album  » Reflets » en 2001 ?
Ça n’a pas très bien commencé car au depart l’idée d’enregistrer est venue d’un producteur qui a par la suite disparu… Et puis, comme les choses étaient lancées, j’ai eu envie d’aller au bout. Je ne savais pas si je reviendrai un jour en France, ni si je vivrai un jour de ma passion mais je voulais garder un beau souvenir de ces merveilleuses années passées ici. Finalement l’album a été pris en licence chez Sony music Corée et m’a permis de me faire un peu connaitre là-bas. Cela a été en quelque sorte le début d’une histoire. Ce fut une tres belle expèrience que j’ai pu mener a bien grâce à la participation d’amis musiciens.

Vous avez récolté de très nombreuses récompenses sur la scène Jazz. A quoi attribuez-vous cela alors que votre parcours est pour le moins singulier ?
Je ne sais pas trop. Pour moi, c’était quelque chose d’inimaginable.

Comment situez-vous ce nouvel album  » Lento » dans votre carrière musicale ? Est-il un prolongement de ce que vous faites déjà ou le trouvez-vous totalement différent de vos derniers enregistrements ?
Je pense qu’il est dans la continuité. Je ne pense pas qu’il soit tres différent des deux précédents. Dans mon esprit, les trois derniers albums (Voyage, Same girl et Lento) forment une trilogie. Mais chacun me semble avoir un caractère particulier. Trois chapitres différents avec des personnages qui reviennent, des histoires qui se recoupent, des situations qui évoluent.

Vous accompagnent sur cet album de fidèles collaborations avec notamment Ulf Wakenius ou encore Vincent Peirani ? Est-ce que le fait de jouer avec ces musiciens crée une osmose particulière dans la conception de l’album ?
Oui je n’aurai jamais pu enregistrer cet album en deux jours si j’avais fait appel à d’autres musiciens. Nous avons l’habitude de travailler ensemble ce qui facilite les choses. Il y a Ulf et Vincent avec lesquels je partage régulierement la scène mais aussi Lars Danielsson et Xavier Desandre Navarre qui ont participé a mes trois derniers albums. Ce sont tous des musiciens d’une qualite inestimable, je sais que je peux compter sur chacun d’eux pour apporter une touche personnelle. Et puis mes trois derniers albums ont ete enregistrés dans le même studio (Nilento) avec le même ingenieur du son, Lars Nilsson. Il participe pleinement a cette osmose dont vous parlez.

Si vous deviez définir  » Lento  » en seulement deux mots, que diriez-vous ?
Je ne peux le faire qu’en trois mots, «prendre le temps».

Où pourra-t-on vous voir sur scène lors de ces prochaines semaines ?
En septembre en Chine, au Japon et en Corée.

> Youn Sun Nah « Lento» (ACT MUSIC)


>> Le site officiel de Youn Sun Nah

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