Véronique Olmi : un mélodrame familial réussi
Par Laurence Biava – bscnews.fr/ À travers la relation forte et fragile entre une mère et un fils au seuil de l’adolescence qui vivent chacun à leur façon l’expérience de l’exclusion et de la détresse intérieure, Véronique Olmi renoue ici, et de manière particulièrement réussie, pour son 10e roman, avec la tension narrative de Bord de Mer, cette amplitude romanesque où la retenue, l’émotion et la brutalité forment une ronde parfaite.
«Il y eût un cri déchirant, et l’enfant quitta le fleuve, et revînt dans sa chambre. Le cri se prolongeait, un son de gorge plein de haine et de fureur. Enzo demeurait immobile et terrifié. C’était une plainte puissante chantée avec une férocité ancienne et on aurait dit que la nuit était tout entière contenue dans son râle. L’enfant ne l’avait jamais entendu auparavant. Était – il allé trop loin dans ses rêves, avait-il blasphémé en marchant sur l’eau, quelqu’un se vengeait-il ? Il lui semblait maintenant que le cri mourait vraiment. Il souffrait de se rendre et en perdant sa puissance, perdait sa pureté. Il ressemblait à un feu qui meurt, incandescent et féroce. Enzo était prisonnier de sa peur comme d’un corset. Il ne pouvait même pas …