Les démons d’Aragon : confession chantée

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Par Florence Gopikian Yérémian – bscnews.fr/ Alain Paris a choisi de mettre en mots la douleur d’Aragon. De sa voix grave entortillée par l’accordéon de Stéphane Puc, il nous offre une confession chantée retraçant à rebours le passé du poète. De l’enfant adoptif au fils adultérin, quelle est cette vérité qu’il ne faut plus cacher? Quels sont donc ces songes qui le hantent et l’étouffent sans laisser émerger sa blessure secrète ?

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Sous l’aspect d’une rétrospective scénique, le comédien va pas à pas se réapproprier la vie de l’aède. Pris dans un décor obscur, mouvant au fil du texte, il va conter en prose les chapitres importants. Voici donc Aragon morose et dépité évoquant amèrement la guerre qui l’étrangle. Du haut de ses 17 ans, il vomit l’expérience du front et toutes ces homélies patriotiques qui envoient tant d’adolescents à la mort ! Pourquoi cela ? Pourquoi ces combats insensés ? Aragon ne trouve ni réponse ni répit, pas même dans les doux bras d’amours provinciales. Ces jeunes laitières que taquinent les soldats sont si candides à ses yeux qu’il ne veut les toucher… « Elles sentent encore le lait » pense t-il, « au propre comme au figuré »
Désespéré et conscient de son existence dérisoire, Aragon veut mourir. Heureusement, il rencontre sa muse, la jeune et belle Elsa (Triolet) dont les yeux l’extrairont de ses sombres desseins. Epouse et camarade, elle partagera son engagement politique mais ne pourra effacer ses déchirures profondes : une trahison familiale est trop dure à surmonter même lorsque l’on est un adulte. Qu’en est-il alors d’un enfant que l’on accusait d’incarner à la fois la malédiction et la raison d’être de sa mère ?
C’est avec une voix qui roule et gronde sur les mots qu’Alain Paris fait sortir les démons occultés. Reprenant les poèmes d’Aragon mis en musique par Léo Ferré et Jean Ferrat, il accuse la vie, s’en moque ironiquement et dénonce la trahison d’une enfance falsifiée. Une enfance « surréaliste » somme toute…

Aragon, ce livre ouvert
De et avec : Alain Paris
Accordéon : Stéphane Puc
Lumières : Orazio Trotta

Du 7 au 27 octobre 2013
Chaque soir à 20h45 sauf le mardi
Dimanche à 17h

Théâtre de Ménilmontant
15, rue du Retrait – Paris 20ème
Réservation: 0146369860

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