Miss Carpenter : Une diva en retraite explosive et étincelante

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Par Soisic Belin – bscnews.fr/ Largeur d’épaule et grandeur de voix, Miss Carpenter et Marianne James, son interprète, ne font qu’une car c’est bien tout l’art de cette « polyartiste » que de se glisser dans la peau de ses personnages comme dans un gant. Elle interprète une créature des plus extravagantes : 82 ans et en passe d’être radiée de Pôle Emploi. Un scénario impensable pour cette ancienne diva à l’égo toujours aussi vif.

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Cette résidente du 16ème arrondissement de Paris va devoir se plier à l’exercice de l’audition et à la mécanique des castings. Cette mécanique que Marianne James connait bien puisqu’elle fit partie d’un des jurys les plus médiatisés dans l’émission « Nouvelle Star ». Reconnue pour sa chaleur, sa joie de vivre communicative et son côté hussarde, c’est un rôle sur mesure que lui offrent deux tailleurs hors pair : Éric Emmanuel Schmitt et Steve Suissa. Glamour,explosive, étincelante, elle incarne une véritable diva à laquelle on s’attache bon grè mal grè ( ses failles et ses faiblesses tempèrent le côté acide et cruelle de la « bête »). Sur fond de disco, Dame James est entourée de trois hommes représentatifs de trois générations, car c’est aussi de cela dont il est question dans ce spectacle  » made in Broadway »: du temps qui passe et des destins propres aux âges de la vie. Être en cohérence avec son temps pour vivre heureux et sans frustration.Mais, contrairement à son personnage, Marianne James n’a jamais quitté les feux de la rampe! Touche à tout, elle exerce son talent dans le chant, la comédie, la mode,pour son équilibre personnel et le bonheur de ses fans, qui, espérons-le, seront nombreux à se rendre au Théâtre Rive Gauche pour la voir interpréter un personnage hors norme des plus émouvants.

5 questions à Marianne James

On vous connait Marianne James, pour votre carrière musicale mais aussi pour votre participation à l’émission de téléréalité « La Nouvelle Star », qui a fait de vous une des jurés les plus glamours de France et de Navarre. Vous avez cette étiquette qui vous colle à la peau, celle d’une femme qui booste, une femme généreuse avec un aura qui porte, c’est bien vous ?
Ah oui, je pense en tout cas. Il y a bien des jours où je n’ai aucun aura et où je n’ai aucune d’envie d’emporter les gens dans ma folie extravagante, c’est dans ces moments que je me ressource en Ardèche ou dans la Drôme, avec ce besoin d’être seule. Et puis il y a d’autres moments où je ressens ce souffle, cette largeur d’épaule qui me permet comme vous dites de « booster » les autres, d’interpréter des personnages tel que Ulrica Van Glott (une femme qui veut déclencher la 3ème guerre mondiale tout de même) ou bien Miss Carpenter aujourd’hui. Il y a évidemment un lien entre ces deux personnages, je suis dans l’excès par le costume et pratiquement méconnaissable et… c’est tout moi!

Justement, parlez-nous de « la bête » comme vous la surnommez ?
Et bien tout d’abord, chose importante à savoir, elle a 82 ans ! Eric Emmanuel Schmitt et Steve Suissa, deux metteurs en scène pour dompter cette créature, me font jouer sur « un top, tu casses ! » Sur le décalage entre l’âge de l’apparence, puisque Miss Carpenter a fait appel à la chirurgie esthétique et qu’elle en paraît cinquante et l’âge réel, celui qui nous rattrape toujours. J’opère donc un va et vient constant entre deux âges de la vie et ça donne une certaine rythmique. Cette miss Carpenter est double et complexe, c’est une star déchue qui vit avec son passé, qui boit pour oublier qu’elle ne brille plus désormais. Elle est sur scène glamourissime, splendide ! Et en coulisse décrépite et alcoolique. C’est une femme qui n’accepte pas la métamorphose physique que lui impose le temps qui passe et qui vit au-dessus de ses moyens, pour compenser un mal être, un manque affectif… si on gratte un peu la carapace elle en devient attachante.

Vous êtes bien cadrée et bien entourée…
Tout à fait, j’ai deux metteurs en scène formidables qui me donnent le « la », et sur scène je suis accompagnée de ma petite toutoune, un tout petit chien qui rajoute un côté kitch au personnage et de trois hommes, échantillons de trois générations ( 20 ans, 30 ans, 40 ans), l’harmonie est parfaite.

Vous qui avez œuvré pour une émission de téléréalité, que pensez-vous de cette multiplication, de cette invasion du genre ?
Quel souvenir ! De beaux souvenirs. 4000 jeunes, 25000 inscrits par saison dont 1000 retenus… Je peux dire qu’il y a dans ma vie un avant ces 4000 et un après. Mais je vous avoue que je pensais que c’était épuisé et puis finalement non. Alors ça va de « trouver un mari à la campagne », en passant par « je suis Lillois ou Chtis et je fais le con à Miami », « les anges de la téléréalité », je ne les suis plus mais je crois que j’ai vieilli, j’ai décroché de tout ça. Le but de la Nouvelle Star était d’être un tremplin pour des personnes qui avaient du talent en amont, maintenant ils recherchent juste la célébrité pour rien. « Kiffer la life » comme ils disent, être esthétiquement « in » refaire sa french, ses extensions, ses racines…Il n’y a plus de sens.

Marianne James c’est aussi la mode, vous êtes une vraie « touche à tout » ?
Pour ce qui est de la mode, c’est simple, je fais une taille 54 et j’avais du mal à trouver des pantalons bien coupés, à trouver des chaussures en grandes tailles, de la lingerie confortable, efficace et sexy. Il faut passer par des marques spécialisées trop onéreuses. C’est pour ça que j’ai accepté de travailler avec ce grand catalogue La Redoute, je m’y suis investie de suite, coup de crayons, choix des coloris, formes adéquates, choix des tissus et me voilà aujourd’hui à ma onzième collection que je co-signe avec William Carnimolla. Je suis sur tous les fronts pour mon épanouissement personnel c’est ma nature.

Une nature généreuse, que Marianne James partage avec son personnage Miss Carpenter.

Miss Carpenter
– Au Théâtre Rive Gauche en 2012
Une pièce de Marianne James et Sébastien Marnier
Mise en scène d’Eric Emmanuel Schmitt et Steve Suissa
Du mardi au samedi ( en alternance 19h ou 21h), le dimanche à 17h30

– Au Théâtre du Gymnase ( 38, Bd Bonne nouvelle, 75010 Paris) à partir du 17 avril 2015

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