La nuit tombe : un conte fantastique entre ténèbres et humanité

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr / l était une fois une histoire qu’on ne vous racontera pas… parce que les récits les plus indélébiles sont ceux que l’on s’invente soi-même et aussi car La nuit tombe a l’envergure de laisser son ombre durablement dans votre esprit. L’écriture de Guillaume Vincent, aux confins d’un merveilleux hystérique et décalé, vous invite à être le deuxième être démiurge de cette fable étrange.

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Maître d’orchestre d’une « cacophonie  » harmonieuse épatante ( avec une distribution de grande qualité , une mise en scène savante, l’utilisation pertinente de marionnettes, des effets spéciaux saisissants et des décors superbes ), il entremêle des voix , des destins, qui se croisent parfois , sont sensibles à l’atmosphère du lieu qui les enserre comme une malédiction et chaque « moment » dramatique éclabousse par son intensité. Des bouts de vie mis côte à côte qui se répondent, se heurtent, vibrent , sourient parfois et espèrent avec une rage souffreteuse qu’un ange les libère. La nuit tombe , comme un cri à mi-chemin entre l’horreur et l’acceptation résignée, fait résonner en nous des questions existentielles aussi complexes que salutaires. Mais elle ménage aussi des parenthèses furtives de soleil , de tendresse et d’humour. Les personnages sont des albatros que leurs ailes de géant empêchent de voler tant ils se font mal et se brisent par maladresse…Métaphore poignante de la vie, cette pièce a la fragilité émouvante d’une aile de papillon. Alors oui, foncez voir…on ne peut être indifférent au travail de Guillaume Vincent : on est à Babel, ici ou là, on voit un rêve ou la réalité…c’est Noël ou un soir de noces… la vie est là en tous cas, palpitante et écorchée, et n’attend que votre oreille pour s’épancher…et elle n’oublie pas de rire à la fin, comme un trésor de générosité , en rappelant l’illusion du théâtre , et rassurer – un peu- la pauvre petite chose humaine que nous sommes…

Titre: La nuit tombe
Texte et mise en scène: Guillaume Vincent
Avec Francesco Calabrese, Émilie Incerti Formentini, Florence Janas, Pauline Lorillard, Nicolas Maury, Susann Vogel.

– Du 16 au 19 avril 2013 au Théâtre des 13 Vents ( Montpellier)

– Le 30 avril 2013 à l’espace Jean-Legendre, théâtre de Compiègne, scène nationale de l’Oise en préfiguration (60)

( Crédit Photo Elizabeth Carecchio)

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