Shai Maestro trio

Shaï Maestro : un jazz entre musique et magie

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / A l’occasion de la sortie de son premier album, Shaï Maestro impressionne, ravit et nous comble de bonheur tant ce Shaï Maestro Trio est le promesse d’un courant nouveau dans le jazz d’aujourd’hui. Formé à l’exigence de son mentor Avishaï Cohen, Shai Maestro a su s’en inspirer pour nous proposer un style très personnel fait de légereté, de swing et de finesse. Ce premier album est tout simplement ébouriffant de classe, sorti tout droit de l’incroyable énergie du Shai Maestro Trio.

propos recueillis par

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Que vous inspire l’album «Gershwin Songbook» d’Oscar Peterson?
J’aime cet album car il m’a fait entrer dans le jazz. La touche d’Oscar Peterson est totalement hallucinante autant que le sont ses interprétations. Il est difficile pour moi aujourd’hui d’écouter de la musique en général au regard de cette comparaison parce qu’elle a une relation très forte avec le début de ma carrière et de mes découvertes. J’adore tout simplement cette musique et j’ai un amour prononcé pour le swing.

Qu’est-ce que vous avez appris à New York que vous n’auriez pas appris nulle part ailleurs?
Je pense qu’aujourd’hui, à l’ère de YouTube et de l’information – jazz inclus – tout cela est beaucoup beaucoup plus accessible pour ceux qui le veulent, de sorte que vous n’avez plus besoin de vous rendre physiquement à New York pour vous rendre compte des choses. Mais, dans aucun autre endroit dans le monde, vous ne trouverez autant de musiciens talentueux de jazz qui évoluent dans un seul et même endroit. Cela crée un flux d’énergie créative entre les musiciens, qui se traduit au quotidien par de de nouvelles création qui vous permettent d’apprendre tout en respectant la tradition.
À mon avis, rien ne peut remplacer l’émotion de monter sur scène dans un petit club de New York avec les musiciens que vous avez admiré jusqu’à là, en allant explorer la musique avec eux. YouTube peut vous apporter l’information, mais pas l’émotion ni l’expérience. YouTube ne vous aidera pas à être meilleur si vous n’êtes pas au top de votre jeu.

Votre nom a quelque chose de prédestiné. Quels sont ses origines ?
Je suis né en Israël, mais mon grand-père est de Sarajevo. C’est de là que vient mon nom de famille. Je suis le seul dans la famille à ce jour ( Ma petite sœur est en train de devenir une bassiste talentueuse …) à avoir choisi la musique comme métier. Donc, je suis le seul qui bénéficie réellement de mon nom de famille mais je vais essayer d’être à la hauteur de sa signification.

Comment avez-vous rencontré et commencé à jouer avec Avishai Cohen?
J’ai rencontré Avishai par un ami commun, et nous avons joué une session une fois dans sa maison quand j’avais 17 ans. Après deux ans, il m’a appelé en me disant qu’il est à la recherche d’un pianiste pour son nouveau trio avec Mark Guilliana. J’ai réalisé que c’était la chance d’une vie et j’ai travaillé sa musique comme je n’avais rien fait auparavant. Je me souviens ne pas avoir bougé du piano pendant 2 semaines, à transcrire ses solos et les parties de batterie. Je me suis alors très bien préparé à notre session. Je n’étais pas assez bon alors pour rejoindre son groupe, je ne le sais qu’aujourd’hui. Mais il m’a donné cette chance car il a senti que j’étais très sérieux et appliqué. Ce fut comme cela que nous avons commencé à jouer ensemble.
Si vous NE deviez retenir qu’une chose de cette collaboration avec Avishai Cohen, quelle serait-elle?
Ce serait assurément les six mois de préparation pour ma première tournée avec lui. Nous nous rencontrions 2-3 fois par semaine chez lui en Israël pour travailler, discuter, échanger nos expériences puis composer. Ce fut mon université.

Quand et comment avez-vous décidé de former votre propre trio?
Je me souviens que j’étais à bord d’un vol quelque part en Europe, quand j’ai parlé avec Itamar Doari, le percussionniste qui jouait avec Avishai Cohen. Je lui ai dit que je me sentais prêt. C’était pendant l’été 2010. A partir de là, le chemin parcouru a été très long. J’ai joué dans de nombreux formats différents, j’ai composé de la musique très écclectique, et j’ai beaucoup expérimenté avant de former mon trio.

Quelle était l’idée de départ de ce trio?
Il n’y avait en fait aucune idée concrète. Je me sentais un lien fort avec Ziv et Jorge, donc tout est parti de là.

Votre premier album est remarquable. Quel est le secret de combiner finesse, la mélodie et l’harmonie musicale?
Merci beaucoup. J’essaie toujours de travailler en deux dimensions quand je compose. La dimension du détail qui me permet d’explorer, de me lancer à la conquête de nouveaux territoires, de façon très rigoureuse et celle de l’émotion où j’écoute la composition comme un enfant. Dans cette dimension les détails n’ont pas d’importance, je ne cherche que l’émotion. J’essaie de voir si çela me touche. Habituellement, cela a quelque à voir avec la mélodie. Mais pas toujours ..
Si la mélodie ne me touche pas, j’ai pour habitude de ne pas garder le morceau. Je compose beaucoup et une grande partie de tout cela reste dans le tiroir.

On ressent sur scène une grande complicité avec les musiciens. C’est aussi l’une des raisons de votre succès?
Bien sûr. Sans doute. Sans Ziv et Jorge ce trio ne sera pas ce qu’il est. Ils sont une source d’inspiration pour moi. Leur musicalité, le dévouement et leur authenticité est une grande satisfaction pour moi. Et je sais que cela se transmet de la scène aux auditeurs. C’est incroyable de les avoir avec moi dans ce voyage.

Lors de l’un de vos concerts en France à Béziers au Théâtre « Sortie Ouest » , vous avez connu un triomphe. Vous avez été rappelé trois fois. Qu’est-ce qui se passe dans ces moments sur scène?
C’est très différent à chaque fois. Je suis toujours heureux de recevoir de l’amour et de la reconnaissance comme n’importe qui. Chaque soir, l’énergie est différente. C’est un peu difficile de répondre d’une manière générale. Mais c’est très agréable d’atteindre les gens grâce avec notre authencité. Nous sommes en fait très chanceux.

Vous accordez beaucoup d’importance au rythme. Votre album en est un merveilleux exemple. D’ou tenez-vous cela ?
Le rythme est la chose qui me vient le plus naturellement. J’ai toujours été très curieux du rythme et je l’explore sans cesse. Deux de mes principales sources d’inspiration sont la musique flamenco et la musique cubaine. Toutes les deux ont une approche incroyable du rythme avec lesquelles j’apprends beaucoup.

Si vous aviez à choisir une chanson pour résumer votre premier album, lequel choisiriez-vous? Et pourquoi?
Je choisirai Sleeping Giant. Il aborde une grande partie de notre palette de tons et de couleurs. Il fait appel à de nombreuses nuances de nos compositions et fait ressurgir de nombreuses interractions de notre trio.

Avez-vous déjà pensé à un deuxième album? Un projet est en cours?
En effet. J’ai déjà écrit beaucoup de choses ces derniers mois. L’album devrait sortir fin 2013.

Quand pourrons-nous vous voir en concert en Europe?
Je suis actuellement en Inde en voyage. Mais nous serons de retour à New York à la fin du mois de janvier,. Puis nous commencerons notre tournée 2013 en partant de la Suède.

> Shaï Maestro – Shaï Maestro Trio ( Laborie)

Le site de Shai Maestro

Le site du label Laborie

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