Les Arcanes d’Andreas, J-C Denis, Uderzo in extenso et Cie

par
Partagez l'article !

Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Le festival d’Angoulême 2013 est achevé, les Fauves distribués et vous n’avez peut-être pas eu l’occasion de vous y rendre.

Partagez l'article !

Un aperçu de quelques expositions qui y étaient présentées et dont certaines sont prolongées pour vous donner l’occasion de pallier votre absence de fin janvier. Parmi les nombreuses exhibitions du festival d’Angouleme 2013, celle des Arcanes d’Andreas gagne bien loin devant les autres notre grand prix. Son mérite en revient d’abord à l’artiste dont le trait et les techniques sont bluffants. Une mise en scène jouant sur des pans de murs noirs met en valeur une série de dessins non colorisés qui constituent la majorité des œuvres présentes. Et d’ailleurs lorsqu’en fin d’exposition, l’on revoit les albums édités, l’on est tenté de retourner voir les originaux tant le noir et blanc chez Andreas confère une puissance graphique décuplée. Ses dessins, résultat d’une rigueur et d’une exigence qui épatent l’œil, savent tout autant exprimer l’émotion d’un visage que les frémissements d’un mouvement ou encore la complexité d’un paysage fantastique. Approchez- vous des cadres et laissez- vous émerveiller par la précision pointilliste du trait. En plus de planches extraites de Rork et Capricorne, les deux séries phare de l’auteur, on découvre d’autres travaux dans lesquels la perfection du crayon donne un rendu souvent presque photographique. Vous l’aurez compris…. Voilà l’ incontournable de l’édition 2013 selon nous! Il faut aller rencontrer Andreas : un des premiers auteurs à métisser les styles « entre comics, graveurs du début du XXe siècle et style franco-belge « ; un auteur qui soigne sa narration, semble capable de tout savoir faire et dont les planches invitent à la relecture tant elles fourmillent d’indices dans le dessin aussi bien que dans les dialogues à double sens.

L’exposition d’Uderzo, ensuite, est plaisante, même si elle n’expose que des reproductions ( pas d’originaux donc on insiste…) , et l’on y a notamment apprécié les pastiches de toiles célèbres version village gaulois qui précédent l’expo. On y plonge cependant avec plaisir, comme un gosse revenant à ses premières lectures, et on se surprend à rire sur des gags que l’on avait oubliés.

Au nom de la loi, par contre, est une exposition didactique un peu « fouillis » ( par quel bout commencer? finir?) et auront été déçus ceux qui espéraient y apercevoir de vraies planches ou des performances graphiques. On en est ressorti un tantinet étourdi d’informations que l’on s’est empressé ( nostra culpa) d’oublier…

Ceux qui ont eu la patience de faire la queue pour voir l’exposition de Jean-C Denis, auront eu l’opportunité de découvrir de nombreuses planches mettant en scène son personnage phare Luc Leroi et de profiter d’une trentaine de dessins-hommage à ce héros atypique par de nombreux bd -istes de talent ( Gibrat, Bilal etc…). Le trait du président de l’édition 2013, somme toute assez classique, s’étudie avec intérêt mais ne procure pas de grands élans d’enthousiasme. Les trompe l’oeil muraux, à l’entrée de l’exposition, sont cependant attrayants.

À la Maison des Peuples, enfin, l’exposition sur le travail de Philippe Squarzoni, très engagé, ne manque pas d’intérêt et continuera d’être visible tout lemaison des peuples mois de février. Cet auteur, au travers de son œuvre, traite de thématiques telles que l’ultralibéralisme, l’alter mondialisme, la politique, le réchauffement climatique… et, de planche en planche, on rit jaune, on apprend, on réfléchit. Salvateur donc.

Ci-dessous des liens qui vous permettront d’approfondir davantage:

– Les Arcanes d’Andreas- du 31 janvier au 17 mars 2013 de 10h à 19h au Musée d’Angoulême

– Exposition « Jean-C Denis » à l’Hotel Saint Simon du 31 janvier au 3 février 2013.

– Uderzo in Extenso – Cité de la BDDu 5 février au 3 mars 2013

– Au nom de la loi – Palais de Justice – Du jeudi 31 janvier au dimanche 3 février 2013, 10 h/19 h.

– Quand la BD s’en mêle 2013 – Philippe SQUARZONI « Quand la BD rime avec journalisme et politique » – A la Maison des peuples -Angoulême jusqu’à fin février 2013

A voir aussi:
Pierre Soulages : le XXI siècle à Lyon

La bohème ou la philosophie de vie de cette « tribu prophétique aux prunelles ardentes »

Exposition : les dérives de l’imaginaire au Palais de Tokyo

Photographie : Le Valais dans toutes ses nuances

Django Reinhardt ou le berceau du Jazz manouche

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à