Exposition : les dérives de l’imaginaire au Palais de Tokyo

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Par Albine Dufouleur – bscnews.fr / Plus d’une vingtaine d’artistes exposent leurs œuvres au Palais de Tokyo dans le cadre de l’exposition « les dérives de l’imaginaire » en charge de nourrir une réflexion sur l’acte créateur. Eclectiques, surprenantes, parfois déroutantes, elles se présentent au visiteur dans un espace reconstruit. Mise-en-scène, espaces ludiques et interactivité, tels sont les mots d’ordre pour interpeller le spectateur, lui offrir une nouvelle vision du temps, de l’espace et de l’art.

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L’œuvre n’est plus le produit achevé mais bien le germe d’où tout nait et se renouvelle. Elle devient une allégorie de l’acte créateur même. Elle projette sa propre création. Chaque artiste, à sa manière, décompose le processus de création, de la conception de l’œuvre à sa concrétisation matérielle.

David Hominal illustre cette dynamique avec « L’après-midi d’un faune », vidéo créée en 2010, reprenant l’illustre poème de Mallarmé mis en musique par Debussy. Ici, un tracé hasardeux de la simple main de l’artiste est filmé en continu dans son atelier. L’auteur transmet sa vision de la création, soit de laisser libre cours à son imagination pour accoucher d’une œuvre.
Puis, l’œuvre de Richard Basquié avec « le temps de rien » entame une réflexion sur la nature du temps dans le domaine artistique. La frontière entre temps de travail et temps libre est factice ; L’artiste n’est-il pas toujours en train de créer ? Chaque seconde qui s’écoule n’est-elle pas pour l’auteur une source d’inspiration permanente et de méditation ?
Fernand Deligny éclaire lui-aussi cette question en soulignant l’illusion qu’est le temps de travail pour donner naissance à une œuvre. En proposant à des autistes de rendre compte d’une journée, ces derniers tracent des lignes sur une feuille. « Nous vivons dans le temps, ils vivent dans l’espace » souligne l’auteur. Le voile de l’énigme est levé.
Ryan Gander offre lui-aussi sa vision globale du temps en collaborant à la « bibliothèque d’artistes » que propose le Palais de Tokyo. Cet héritier de l’art conceptuel expose une série d’objets de son quotidien qui ont participé à inspirer ses œuvres. Ici, temps quotidien, espace et création sont de nouveau intimement liés.
Il est maintenant du devoir du visiteur de saisir le parallèle étroit entre le défilé des objets et le processus créateur. A lui de décoder le puzzle et l’imaginaire de cet artiste et de tant d’autres qui offrent un à un, par leurs œuvres, un jeu de piste itinérant et unique.

Avec : Dove Allouche, Richard Baquié, Matthew Buckingham, Guy Debord, Fernand Deligny, Trisha Donnelly, Rodney Graham, Rachel Harrison, William Hogarth, David Hominal, Douglas Huebler, William E. Jones, Joachim Koester, Oliver Laric, Mark Leckey, Aristide Maillol, John Miller, Seth Price, Stephen Prina, Évariste Richer, Jean-Michel Sanejouand, Pierre Vadi, Raphaël Zarka, Bandes lettristes / François Letaillieur

Vue de l’exposition « Les Dérives de l’Imaginaire », dans le cadre de la saison ‘Imaginez l’Imaginaire », 28.09.12 – 07.01.13, Palais de Tokyo, Paris.
Au premier plan : Richard Baquié, Sans titre, 1985, Courtesy CAPC musée d’art contemporain, Bordeaux. © ADAGP, Paris, 2012
Photo : André Morin.

> Le site officiel du Palais de Tokyo

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